La célébration de la journée nationale des personnes aux besoins spécifiques a été marquée à Aïn-Defla par l’inauguration d’un centre pour les enfants atteints d’autisme, une structure dont l’entrée en service atténuera indéniablement du calvaire auquel font face les parents en matière de prise en charge et de suivi de leur progéniture.
Implantée au niveau du siège de la maison de la solidarité des fédérations de la ville qui, à l’occasion, a fait l’objet d’une opération de réhabilitation financée exclusivement par des bienfaiteurs, ce centre assurant la prise en charge de quelque 150 enfants autistes répartis sur 18 classes, est assuré par un staff pluridisciplinaire. Celui-ci compte notamment 4 psychologues, 2 éducateurs spécialisés et un enseignant en éducation physique et sportive adaptée travaillant en étroite collaboration, avec comme point de mire le suivi psychologique et pédagogique de ces enfants souffrant de ce trouble neuro développemental et non de maladie au sens conventionnel du terme, comme l’affirment les pédopsychiatres.
Une prise en charge pluridisciplinaire pour une plus grande efficience des soins
Soutenant que l’autiste n’est pas un malade mais un être différent des autres, le staff assurant le suivi des enfants prend en charge les aspects psychomoteur, thérapeutique, scolaire, culturel et sportif ainsi que celui relatif aux conseils prodigués aux parents des enfants. Pour le chef de service de la protection et de la promotion des personnes handicapées à la direction locale de l’action sociale (DAS), Ahmed Khétata, «l’aspect social est important chez l’autiste dans le processus de consolidation de la chaleur affective», observant que contrairement à ce qui est répandu, même des familles aisées comptent en leur sein des enfants autistes. S’attardant sur le jeu, il a mis l’accent sur le fait que ce dernier «contribue à l’insertion sociale de l’autiste», faisant état de la programmation de sorties au profit des enfants vers diverses structures sportives du chef-lieu de wilaya à l’image notamment du centre équestre et de la piscine municipale. Lui emboîtant le pas, Dr Hassi Chahrazad, pédopsychiatre, a expliqué qu’»en sus du fait qu’il lui permet de découvrir son corps, le jeu procure des sensations à l’enfant, l’incitant à se frotter davantage avec le milieu externe et à ne pas s’isoler et se recroqueviller sur lui-même». «Il n y a assurément pas mieux que le jeu pour briser le noyau autistique (s’isoler et ne pas avoir de contacts avec le milieu externe) et développer l’imaginaire de l’enfant autiste», a-t-elle argumenté, insistant pour dire que l’autisme «est un trouble complexe inhérent au neuro développement». «S’il s’agissait d’une maladie, le sujet atteint d’autisme prendrait des médicaments», a fait remarquer cette spécialiste ayant exercé par le passé à l’hôpital psychiatrique Drid-Hocine (Alger), mettant l’accent sur le fait que les premiers signes de l’autisme doivent être décelés à temps.
Association Echourouk d’aide aux enfants autistes, du baume mis au cœur des enfants et de leurs parents
Créée depuis 3 ans, l’association Echourouk d’aide aux enfants autistes de Aïn-Defla effectue un véritable travail de titan en vue d’atténuer un tant soit peu des souffrances de ces enfants et de leurs parents en matière de prise en charge. Pour son président, Mustapha Zitouni, le travail de l’association «est d’autant plus difficile que les spécialistes insistent pour que le diagnostic précoce des troubles de l’autisme doit se faire à partir de l’âge de 2 ans pour tenter de maîtriser cette maladie mentale très grave». «Les statistiques font état de 300 enfants autistes dénombrés sur le territoire de la wilaya, mais la réalité est tout autre, car à cause des préjugés et de la vision de la société, nombre de familles (notamment en milieu rural) préfèrent taire le trouble dont sont victimes leurs enfants», a-t-il assuré.