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AHMED FATTANI REVIENT SUR LA DISPARITION DE « LIBERTÉ » : « Issaad Rebrab a menti, voici la vérité »

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Selon Ahmed Fattani, fondateur de Liberté, l’actionnaire majoritaire Issaad Rebrab a récemment perdu la bataille menée autour de la propriété sur le titre.

L’actuel directeur de l’Expression accuse le magna du privé algérien d’avoir « menti » sur les raisons derrière la fermeture de ce quotidien. À qui appartient donc ce titre de presse nationale ?
Le journal Liberté a cessé de paraitre le 14 avril dernier après une longue aventure qui a commencé au lendemain de l’ouverture médiatique d’après-octobre 1988. C’est sur décision irrévocable et indiscutable de son actionnaire majoritaire Issaad Rebrab, que le quotidien a baissé le rideau. Si maintenant le patron du groupe Cevital justifie la fermeture du journal par des difficultés économiques qu’il traverse, d’autres voix ne l’entendent pas de cette oreille.
Une autre version des faits qui n’est pas des moindres est sortie de la bouche d’Ahmed Fattani, le fondateur de Liberté himself et directeur de l’Expression, battant ainsi en brèche les arguments de Rebrab. Lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège de l’Expression, à Kouba, et accompagné par son avocat Nadjib Bitam, Fattani se présente pour faire éclater « toute la vérité sur l’affaire Liberté ». Une question qu’il juge très « sensible ». Et pour cause, le quotidien qu’il a fondé «  de bout en bout » en 1992 vient de fermer les portes pour une décision qui a coûté le chômage à la quarantaine de salariés qui ont échappé à la compression d’effectifs. « Il s’agit aussi de l’avenir de la presse indépendante après l’ouverture de 88 », aborde Fattani.
Après avoir dressé son CV bien étoffé de 52 ans dans un métier qu’il continue à exercer au demeurant, Fattani nous apprend qu’il dispose de tous les droits de propreté sur ce titre de la presse nationale. Pour preuve, l’agrément qui porte exclusivement son nom. Au lancement de Liberté le 27 juin 1992, sa société éditrice était détenue à 60% par Rebrab alors que Fattani disposait de 40% des actions qu’il partageait avec les Hacène Ouandjeli (12,5%) et Ali Ouafek (12,5).
Sauf que les choses ne se sont pas passées comme prévu entre les associés. C’est ainsi que lors d’une réunion de l’Assemblée générale des actionnaires, tenue le 29 janvier à Paris, Fattani a eu la mauvaise surprise d’être « dépossédé » par Rebrab, dans des conditions « illégales », du titre qui lui appartient. Autrement, charge-t-il le chef de Cevital, « celui qui transgresse les lois de la République alors que c’est moi qui ait accompli toutes les procédures pour obtenir l’agrément ». Et d’ajouter que lors de cette AG, « on a offert le journal à Rebrab sur un plateau ». Toutefois, « sur 800 millions prévus, Rebrab a versé seulement 200 millions. Il n’a pas tenu ses engagements. Rebrab est 1000 fois menteur, il nous doit encore 600 millions », accuse Fattani, révélant qu’au moment où il était en fuite à Paris à cause du terrorisme islamiste dans le pays, à Alger, « on complotait » contre lui. « J’étais escroqué, c’est une affaire de bandits, pas d’hommes. Rebrab a mis fin à mes fonctions de directeur de façon arbitaire. » A l’époque le journal tirait à 300 000 exemplaires, ce qui était un exploît pour la presse nationale privée.

« Rebrab a été débouté par la justice le 8 mars »
Fattani, qui révèle avoir mené une guerre juridique en sous-sol avec l’homme le plus riche d’Algérie pour se réapproprier le journal, accuse son vis-à-vis d’avoir exploité le journal à des fins pécuniaires. « Rebrab, quand il a vu que le journal lui a donné le pouvoir, il l’a exploité comme une carte visite avec ses partenaires industriels », reproche-t-il, suggérant que « l’argent et la presse ne font pas bon ménage. » Pour lui, ceux qui veulent faire de ce journal une source d’enrichissement, « sont venus pour me casser en tant que journaliste. » C’est donc à partir de 1995 que les problèmes ont commencé entre Fattani et Rebrab. « Depuis lors, je n’ai jamais renoncé à mes droits devant les tribunaux », a indiqué Fattani.
Et à lui de révéler que lorsque le chef de Cevital était en détention à El Harrach, Fattani n’a pas profité de cette déchéance de Rebrab pour « l’achever». A ce moment-là, les avocats de Rebrab ont pris contact avec le directeur de l’Expression pour l’assurer que les problèmes autour de Liberté seront résolus après la sortie de prison de leur mandant. Mais, Fattani n’a rien vu venir. Et en septembre 2021, Rebrab « a vendu » le journal à Abrous Outoudert. Mieux encore, il augmente le capital de Liberté à 47,3 milliards comme pour « écraser » les 15% d’actions de Fattani.
Lui emboîtant le pas, Me Bitat a abordé le volet juridique relatif au conflit sur la propriété de Liberté. Pour l’avocat le titre appartient toujours à son client, Fattani, révélant que le 8 mars dernier, Rebrab a été débouté par le tribunal de Chéraga à Alger qui a donné gain de cause à Fattani, suite à une plainte déposée par ses soins le 28 octobre 2021. Il ne s’agit là que d’une décision préliminaire de la justice, en attendant d’autres aboutissements définitifs de l’affaire Liberté.
Farid Guellil

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