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Affaire d’évasion d’un baron de la drogue de la prison d’El Harrach : l’enquête en cours, selon Louh

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L’affaire de l’évasion d’un dealer de la prison d’El Harrach, pour le moins un fait inédit en Algérie, continue de distendre l’actualité judiciaire. Où en est-on avec l’enquête diligentée à cet effet ? A-t-elle rendu ses conclusions ? Ce sont les quelques questions parmi d’autres, avec lesquelles le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a été interpellé jeudi dernier, par des journalistes, à l’issue d’une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales des sénateurs.

Cette affaire digne d’une scène d’un film américain remontre à samedi dernier, lorsqu’un dealer incarcéré pour délit de trafic de drogue et de stupéfiants, depuis février dernier, a réussi à tromper la vigilance du personnel de garde de la prison centrale d’El Harrach, avant de s’y échapper et de s’évaporer dans la nature. Selon les informations éparses rapportées par ci, par là, le prisonnier en question aurait du sa grâce à son avocate, qui aurait fomenté le plan d’évasion. Selon plusieures sources, la femme à la robe noire aurait aidé son client à se faire passer pour un visiteur, alors que d’autres avancent une autre thèse, selon laquelle, l’évadé s’est échappé en portant le badge d’accès appartenant à sa protégée. Interrogé pour apporter des éléments d’informations nouveaux ou tout au moins corroborer ce qui a été rapporté jusque là autour de cette affaire, Tayeb Louh a indiqué que l’enquête, menée par la Gendarmerie nationale dans le but de déterminer les circonstances de cette dérobade spectaculaire qui rappelle l’«Évasion d’Alcatraz» des années 62 aux Etat-Unis, suit son cours normal. Néanmoins, tout en laissant entendre qu’il est encore tôt pour s’exprimer à ce sujet dans la mesure où les investigations n’ont pas encore abouti, le ministre a mis en garde contre toute information «dénuée de fondement». Selon ses propos, «l’enquête en cours ne doit pas être dévoyée. Cela étant dit, il y’a eu parmi ce qui a été rapporté par des médias des informations spéculatives qui ont pollué le déroulement du processus des investigations», a-t-il accusé, sans précisions. Et à lui de conseiller que l’on doit laisser les enquêteurs poursuivre leur mission et «éviter» de verser dans les supputations «insensées» avant que l’enquête ne délivre ses conclusions finales.
«On doit attendre l’achèvement de la procédure de l’enquête. à ce moment là, le procureur général en charge du dossier où un autre spécialiste du domaine vous communiquera tous les détails inhérents aux résultats des recherches», a fait promettre le même responsable. Visiblement, le ministre qui rappelle chaque fois le principe de l’indépendance de la Justice et celui de la séparation des pouvoirs comme cela a été instauré dans la Constitution de 2016 et dans les textes réformateurs de l’institution judiciaire, ne veut pas s’immiscer dans les affaires de l’appareil judiciaire, qui doit, selon lui, mener sa mission en toute indépendance vis-à-vis de toute influence ou pression extérieures qu’il soit, entend dire le premier responsable du département de la Justice. Il est bon de souligner en ce sens, et prenant l’exemple du volet communication, désormais, référence faite aux dispositions nouvelles apportées au Code des procédures pénales, c’est le procureur général en charge d’une affaire donnée qui est habilité lui seul à communiquer les informations nécessaires aux médias et à l’opinion publique. Pour revenir à l’affaire du jour, et au risque d’anticiper sur les conclusions finales de l’enquête, le directeur du pénitencier d’El Harrach a été suspendu de son poste à titre conservatoire, alors que l’avocate mise en cause dans la fuite du baron de drogue a été arrêtée. Selon des indiscrétions, un certain nombre de gardiens en fonction lors de l’accomplissement de ce forfait ont été également placés en mandat de dépôt. Par ailleurs, interrogé au sujet des mesures prises où à prendre à l’intérieur de l’établissement pénitencier en question, suite à cette affaire, le ministre a indiqué qu’il est encore trop tôt pour en décider. Encore une fois, Louh insiste sur la nécessité d’attendre à priori les conclusions de l’enquête, pour prendre les mesures qui s’imposent à même d’éviter qu’un tel procédé se reproduire.
Farid Guellil

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