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ABDELAZIZ RAHABI, DIPLOMATE ET ANCIEN MINISTRE : « Le Conseil de sécurité pris en otage par la France et les Etats-Unis »

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Appelé à s’exprimer sur la reprise des hostilités armées entre le Sahara occidental et le Maroc, suite à la violation par ce dernier du cessez-le-feu signé en 1991, l’ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne en 1994 sous le règne du chef de l’État Liamine Zeroual, Abdelaziz Rahabi a estimé que cette escalade était «prévisible» en raison «de la paralysie du processus politique».

Le diplomate Rahabi est revenu également dans un entretien accordé au quotidien national El Watan, sur les instances internationales, notamment le Conseil de sécurité qui est pris en otage, selon lui, par des puissances mondiales, en particulier la France et à un degré moindre les Etats-Unis.
Ces deux États occidentaux, explique la même source, n’envisagent pas d’autre solution que l’autorité du Maroc sur le Sahara occidental et craignent l’issue d’un référendum d’autodétermination, tout en estimant que l’envoi d’un envoyé spécial de l‘ONU dans la région s’impose à présent.
Les promesses non tenues et le statu quo dont sont victimes les Sahraouis marquent la paralysie du processus politique qui a fait du peuple sahraoui, un peuple réduit à un exil forcé depuis 45 ans, et aucune des dispositions majeures de l’accord de 1991 n’a connu un début de réalisation, réduisant la Minurso à un rôle de police des routes, a relevé l’ancien diplomate Rahabi, et par conséquent l’escalade qu’a connue la région était donc « prévisible ».
« Nous-mêmes avions encouragé les Sahraouis à signer le cessez-le-feu pour entrer dans un processus référendaire que nous pensions possible, libre, transparent et impartial. Il n’en est rien », a-t-il regretté en substance, 29 ans après la signature du cessez-le feu entre le Maroc et le Polisario.
S’agissant de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), l’intervenant a rappelé que  son mandat originel était de veiller au respect du cessez-le-feu de septembre 1991 et de recenser les populations sahraouies dans la perspective d’un référendum, comme proposé par le roi Hasan II au sommet de Nairobi en 1981.
L’Algérie, a-t-il souligné encore, avait soutenu alors l’initiative, tout en proposant l’élargissement de son mandat aux questions des droits de l’homme en raison de multiples violations marocaines contre les Sahraouis. Aujourd’hui « je pense que l’Algérie devrait saisir l’ONU et l’Union africaine pour alerter sur les risques sur la stabilité de notre région, leur rappeler leurs responsabilités et les appeler à favoriser la reprise des discussions entre les Sahraouis et les Marocains sur l’organisation d’un référendum. Dans cette perspective, la désignation d’un envoyé spécial du SG de l’ONU s’impose à M. Guterres », a suggéré l’ancien diplomate.
Abordant le soutien de plusieurs pays, membres de la Ligue arabe apporté à l’occupant marocain, M.Rahabi estime qu’il n’y a rien de surprenant dans la démarche de ces pays, jugeant qu’il s’agit d’une alliance stratégique, notamment pour les pays du Golfe, et ce sont ces mêmes pays qui financent son effort de guerre.
« Le monde est ainsi fait, on compte ses amis dans les moments difficiles. Il reste que la Ligue des États arabes en tant qu’organisation n’a pas accordé beaucoup d’intérêt à cette question et c’est tant mieux pour la cause sahraouie. La Ligue a du mal à se réformer comme l’a fait l’Union africaine et donne l’image d’un syndicat de chefs d’État sans aucune influence sur les questions de règlement des conflits ou de maintien de la paix dans le monde », a-t-il conclu.
Brahim Oubellil

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