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À LA VEILLE DU DISCOURS DE MOHAMED VI : Staffan De Mistura rencontre, à New-York le représentant du Front Polisario à l’ONU

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Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies (ONU), et responsable de la coordination avec la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), Sidi Mohamed Omar, s’est entretenu avec l’envoyé personnel du Secrétaire général (SG) de l’ONU, Staffan de Mistura, qui était en visite, vendredi, à New York, peu de jour, après la prise de ses fonctions, lundi dernier.

La rencontre, qui s’est déroulée au siège du Secrétariat général de l’ONU, entre le représentant du Front Polisario auprès de l’institution onusienne, Sidi Mohamed Oma et le responsable onusien, a été l’occasion pour le diplomate sahraoui d’informer M. Staffan de Mistura sur la position du Front Polisario vis-à-vis « des perspectives du processus de paix au Sahara occidental » selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Il a été sans nul doute dans les échanges entre les deux hommes, des derniers développement survenus, au Sahara occidental, dont principalement la reprise de la guerre, octobre 2020, entre l’armée de libération du peuple sahraouie (ALPS) et l’armée marocaine, depuis la violation de cette dernière, par son agression militaire de la zone tampon El-Guerguerat, des Accords de cessez-le-feu, qu’elle a conclus, sous l’égide de l’ONU, avec le Front Polisario, en 1991. Il est à rappeler que suite à l’annonce, octobre dernier, par le SG de l’ONU, de la nomination de Staffan De Mistura, à ce poste resté vacant depuis mai 2019. Dans un communiqué rendu public suite à la nomination de M. De Mistura, le Front Polisario avait réagi à cette nomination en rappelant que celle-ci « intervient à un moment où le processus de paix de l’ONU au Sahara occidental a connu, du 6 septembre 1991 au 13 novembre 2020, des développements extrêmement dangereux ». Il est à rappeler que la proposition de nomination de De Mistura, à ce poste, laquelle en est une proposition des États-Unis, avait reçu l’aval du Front Polisario, alors que son annonce officielle avait était retardé, en raison en premier temps du refus exprimé par Rabat, puis son retard à donner son accord officiel, qui a fini par tomber sous la pression des États-Unis.
Aussi dans son communiqué, suite à l’annonce officielle par Antonio Guterres du successeur de Horst, Le Front Polisario avait tenu à rappeler que « le Maroc a sapé le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental » tel qu’établi, poursuit la même source «  dans la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité et ses résolutions pertinentes, torpillé le cessez-le-feu et a de nouveau déclaré la guerre au peuple sahraoui » affirme le Front Polisario. Le timing de la rencontre entre l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Staffan De Mistura et le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso, tenue au siège du Secrétariat général de l’ONU est intervenue, faut-il le noter, la veille du discours annuel du Roi marocain Mohamed VI marquant la date de l’invasion militaire du Maroc, des territoires du Sahara occidental, le 6 novembre 1975, alors que le territoire était inscrit non autonome et donc soumis à un processus de décolonisation, selon les textes et les principes de la Charte de l’ONU.
Un timing qui n’est pas pour plaire au royaume chérifien, qui fait face à la non reconnaissance, non seulement des institutions internationales, de sa pseudo souveraineté des territoires sahraouis, l’ONU, l’Union africaine (UA) , mais d’aucun pays dans le monde, y compris ses soutiens dans l’espace européen, dont principalement la France, et dont la Cour de Justice européenne ordonne aux membres de l’UE de ne pas inclure le Sahara occidental, dans leurs Accords avec le Maroc, car c’est en violation du droit international et des lois de l’UE. Si les prédécesseurs de Staffan De Mistura, à ce poste n’ont pas réussi leurs missions, en raison d’absence de volonté politique du Maroc à s’inscrire en ligne droite de la légalité internationale pour le règlement de la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’agenda de l’ONU et de l’UA, leur successeur depuis le 6 octobre dernier, aura une mission davantage plus difficile et délicate, qui intervient dans une conjoncture marquée par l’effondrement des Accords de 1991 précités et la guerre qui s’y déroule, depuis octobre 2020, entre l’armée de libération du peuple sahraouis et l’armée de l’occupant marocain. Le diplomate Sahraoui Sidi Mohamed Omar, avait pour rappel, déclaré en réaction à l’adoption, le 30 octobre dernier par le Conseil de sécurité de la résolution 2602 prorogeant d’un an le mandat de la Minurso « qu’il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupant marocain poursuit ses tentatives d’imposer le statu quo de colonisation avec la force dans les territoires sahraouis occupés de la République sahraouie » a-t-il déclaré à la presse internationale au siège de l’ONU. Le Front Polisario a qualifié la résolution du Conseil de sécurité de «grave échec » aux retombées graves sur la paix dans la région, affirmant que le peuple sahraoui « poursuivra sa lutte légitime contre l’occupant marocain pour défendre son droit inaliénable à l’autodétermination ». Et pour le Front de libération, « la seule voie » à suivre pour parvenir à une solution pacifique, juste et durable garantissant la décolonisation du Sahara occidental « est de permettre au peuple sahraoui d’exercer librement et démocratiquement son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies et de l’Union africaine », avait indiqué le Front Polisario, dans un communiqué.
Karima Bennour

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