Les projets des grands transferts d’eau vers les Hauts-Plateaux, notamment Sétif, à partir des deux wilayas de Jijel et Béjaïa ouvrent de vastes perspectives de développement pour la région, estiment des experts en économie. Ce lien étroit entre l’eau et le développement a été particulièrement souligné par le rapport de l’ONU, publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars 2016, qui relève que 3 sur 4 emplois créés à travers le monde sont directement ou indirectement liés aux ressources hydriques, notent ces experts. La wilaya de Sétif a bénéficié à ce titre de deux mégas projets de transfert. Celui concernant la partie orientale prévoit le transfert annuel de 151 millions m3 du barrage d’Iraguene (Jijel) vers celui de Dhraa Diss dans la commune de Tachouda (Sétif). Le second concerne la partie occidentale de la wilaya et porte sur le transfert annuel de 122 millions m3 du barrage Ighil Emda (Béjaïa) vers celui d’El-Mouane. Ces deux projets affichent respectivement des taux d’avancement des travaux de 85 % et 98 %, selon le directeur de wilaya des ressources en eau, Abdelkarim Smaïl, qui souligne que le troisième transfert, dont les travaux ont été lancés récemment par les deux ministres de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui et des Ressources en eau, Hocine Necib, porte sur le transfert annuel de 20 millions m3 du barrage de Tichy Haf (Béjaïa) pour renforcer l’alimentation en eau potable des six communes de Béni Ouartilène, Ain Lgradj, Bouselam, Guenzet, Herbil et Dhraa Kebila.
Sétif, vers la fin des déficits
Pour le directeur local du secteur de l’hydraulique, les efforts des pouvoirs publics pour mettre fin aux dysfonctionnement en matière d’alimentation en eau potable de la population ont porté, outre ces mégas projets, sur la mise en œuvre d’une série de mesures d’urgence dont l’installation du barrage d’Ain Zada (Bordj Bou-Arrèridj) qui approvisionne une grande partie de la ville de Sétif, la mobilisation de 26 camions citernes pour les communes en manque d’eau et le fonçage de 5 puits profonds dans la commune de Sétif. En prévision du pic de la demande sur l’eau durant l’été 2018, il a été procédé à la mise en exploitation de 18 forages à travers la wilaya, au lancement d’une opération d’installation d’une station de traitement de l’eau d’une capacité de 50 000 m3/jour au niveau du barrage d’El-Mouane, la réalisation d’un château d’eau de 40 000 m3 pour la ville de Sétif, l’alimentation de Salah Bey, Errasfa, Bir Hedada et Ain Oulemène à partir des forages de Kherza Youcef et la mobilisation des forages de Chaâba Hamra pour approvisionner El-Hamma, Boutaleb, Ain Lahdjar, Beidha Bordj et le centre d’Ain Azel,précise la même source. Trente-et-une (31) autres opérations ont été engagées au titre du budget de la wilaya pour une enveloppe financière de 930 millions DA affectée notamment à la construction de châteaux d’eau et réseaux d’alimentation en eau, ajoute Abdelkarim Smaïl qui fait état de 80 opérations diverses mobilisant 550 millions DA en plus de trois opérations sectorielles inscrites pour plus d’un milliard DA et portant sur le fonçage de 21 forages et le renforcement de l’alimentation en eau potable de 14 communes. La requalification des canalisations alimentant à partir de la source d’Oued El-Bared les communes d’Oued El Bared, Amoucha, Tizi N’Bechar et El Ouricia qui touchent à leur fin en porteront le débit de 150 litres/seconde actuellement à 300 litres/seconde, selon le même responsable.
L’eau, locomotive du secteur agricole
Toutes ces mesures ont permis de garantir un approvisionnement quotidien des populations de 30 communes sur les 60 que compte la wilaya, assure le directeur du secteur, avant de souligner que l’objectif des autorités de la wilaya est de couvrir l’intégralité des besoins de toute la wilaya grâce aux projets des grands transferts. Les projets des grands transferts sont aussi dirigés vers la relance du secteur agricole. Ainsi, le transfert oriental assurera l’irrigation de 20 000 hectares dans la région d’El-Eulma, tandis que celui occidental permettra d’arroser 16.000 hectares dont 5.000 dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, indique le directeur des ressources en eau. Tous ces projets boosteront certainement le secteur agricole ainsi que toutes les autres activités économiques, estime le même responsable.