Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, a été, hier, l’invité de la chaîne III. Des sujets relatifs aux problèmes sociaux, qui minent le quotidien du citoyen, ont été donc abordés. Aussi, il a été mis en exergue la protection sociale dont souffrent particulièrement les femmes et les enfants.
Pour assurer un accès réel et équitable à la justice à tous les citoyens, des textes de loi ont été adoptés par les instances législatives pour une meilleure promotion des droits de l’Homme. La protection des catégories fragiles ne fait que promouvoir et renforcer les choses qui doivent effectivement se concrétiser sur le terrain. Néanmoins, selon Me Ksentini, il restera toujours des efforts à faire pour acquérir de nouveaux droits. Par ailleurs, il a été évoqué des insuffisances qui ont été relevées dans le rapport annuel que Me Ksentini a remis au président de la République. Selon lui, il a été constaté une souffrance sociale qui est à l’origine d’un malaise profond généré par la malvie, dont souffrent quotidiennement les citoyens. Les plus fragiles d’entre nous ne se sentent plus protégés socialement. Selon le président de la Commission, beaucoup reste à faire en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme en Algérie. Aussi, il y a lieu d’évoquer la vulnérabilité et la protection sociale, dont souffrent actuellement les femmes et les enfants face à l’agressivité humaine. D’après Me Ksentini, il faut encourager l’État à se préoccuper encore plus des droits sociaux, notamment en ce qui concerne le droit au logement et à l’emploi. À cet effet, le président a mis l’accent sur le phénomène du chômage qui touche les jeunes. Selon lui, l’État doit apporter des réponses aux jeunes chômeurs par le renforcement et la modernisation de la formation professionnelle. En outre, l’État doit être particulièrement performant et vigilant pour répondre aux aspirations des citoyens dans les divers domaines d’ordre social particulièrement la santé et l’enseignement. «Nos enfants ont droit à une École de qualité», a-t-il soutenu dans un constat noir de la situation de l’enseignement fondamental dans notre pays. L’instauration d’un État de droit doit passer inévitablement par une justice équitable au service de tous les citoyens. La réforme de la justice est incontournable. Me Ksentini a déclaré que des requêtes adressées par des citoyens, ou des associations, et liées notamment aux questions de l’emploi, du logement et de la bureaucratie ont été reçues par la Commission. Pour le traitement de ces requêtes, les administrations centrales et locales compétentes ont été saisies pour que ces requêtes trouvent des échos favorables. À l’occasion de la célébration du 35e anniversaire du Printemps berbère, le président a affirmé qu’il est favorable à la consécration de la langue amazighe, comme deuxième langue officielle. Me Ksentini a estimé que la promotion de cette langue, comme deuxième langue officielle du pays, apportera un plus à notre société dans la prochaine Constitution.
Il a considéré que c’est une culture et une langue, dont il ne faut pas nous séparer, et qu’il faut élever au rang qu’elles méritent. Me Ksentini, qui a défendu l’officialisation de la langue amazighe, lors des deux consultations sur la révision de la Constitution, n’a pas manqué de réitérer sa proposition dans son rapport qu’il a récemment remis au chef de l’État. Durant cet entretien, le président est également revenu sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, sur les victimes du terrorisme, ainsi que sur la peine de mort. Selon Me Ksentini, il a été constaté une amélioration, mais le but final n’est pas encore atteint. L’important est de voir qu’il y a une volonté réelle des pouvoirs publics de faire de l’Algérie une démocratie à ciel ouvert car la démocratie est synonyme du respect des droits de l’Homme et que le respect des droits de l’Homme ne peut avoir lieu sans la démocratie.
Lazreg Aounallah