La 18e édition 2015 du Salon de l’automobile d’Alger intervient, cette année, dans un contexte de crise et de décroissance du marché national de l’automobile. Finis les temps où les gens se bousculaient au portail de la Safex, a Pins-Maritimes, qui abrite chaque année cette manifestation de l’automobile, dans le but de passer la commande chez un concessionnaire et avoir son véhicule dans des délais raisonables. De 2013 à 2015, le marché a baissé de 30%. Tout le monde se souvient de l’année 2013, où les concessionnaires automobiles étaient submergés par les demandes des clients, à tel point qu’ils ne pouvaient plus satisfaire le marché. Des retards dans les délais de livraison allaient jusqu’à une année. Dans certains cas, des concessionnaires automobiles étaient contraints d’annuler des commandes, faute de disponibilité de produits. Des clients se présentaient à la Safex avec des sacs d’argent pour payer cash leurs véhicules. Un tel phénomène a même contraint la direction de la Safex d’interdire aux concessionnaires automobiles, toute vente en espèce au niveau de leurs stands. 2013 était, alors, une année exceptionnelle pour le marché national de l’automobile, avec une demande estimée à 550 000 unités. Mêmes les concessionnaires automobiles étaient surpris par le boom qu’a connu le marché. Les augmentations salariales décidées par le gouvernement, dans la Fonction publique avec effet rétroactif, semblent être une des principales raisons ayant contribué à l’explosion de la demande sur le véhicule neuf. Depuis, les choses ont changé. Le marché de l’automobile a connu un recul estimé à 25% pour l’année 2014, et la facture des importations algériennes de véhicules neufs a connu, selon les données du Centre national de l’informatique et des statistiques douanières (Cnis), une baisse de 20% pour la même année. La tendance baissière du marché national de l’automobile est d’ores et déjà confirmée par les professionnels de l’automobile. D’aucuns estiment que le logement Aadl constitue la principale raison de la décroissance du marché national de l’automobile. Les Algériens ont préféré un toit à la voiture. Le Salon de l’automobile d’Alger qui ouvre ses portes aujourd’hui à la Safex des Pins-Maritimes déterminera la tendance du marché pour l’année 2015. Cette manifestation est perçue comme un baromètre du marché national de l’automobile. La dévaluation de la valeur de la monnaie nationale (le dinar, ndlr) pénalise davantage les concessionnaires automobiles qui devront augmenter les prix de leurs véhicules. Cependant, et à l’ombre de cette crise, certaines activités, reléguées jusque-là au second plan, ont connu un regain d’intérêt de la part des concessionnaires automobiles. «À chaque chose malheur est bon», dit-on. Parmi ces activités, l’on cite, en entre autres, le développement du service après-vente (SAV). Dictés par le souci de fidéliser la clientèle, de plus en plus exigeante, les concessionnaires automobiles se sont mis à développer leurs réseaux d’agents agréés et, par la même, leurs services après-vente. Outre le développement du SAV, les professionnels de l’automobile ont introduit une demande au gouvernement pour les autoriser à reprendre le véhicule d’occasion. En attendant une réponse favorable à leur demande, les concessionnaires automobiles doivent se conformer au nouveau cahier des charges que certains voient, déjà, d’un mauvais œil. Pour ce, la 18e édition du Salon automobile d’Alger qui durera 10 jours (du 18 au 28 mars, ndlr), elle ne sera pas différente des précédentes. Les concessionnaires ne vont pas déroger à la règle. Comme à l’accoutumée, ils vont présenter de nouveaux modèles, faire des offres exceptionnelles du Salon et faire de l’animation, pour donner un cachet festif à la manifestation en ces journées printanières.
Hacène Naït Amara
Accueil ACTUALITÉ Ouverture, aujourd’hui, du Salon de l’Automobile d’Alger : la 18e édition intervient...
