Centrale électrique de Terga : le syndicat s’inquiète, les responsables rassurent

 Que se passe t-il réellement à la centrale électrique de Terga?Au moment où l’on commençait à faire des recherches concernant les arrêts répétitifs de la centrale électrique de 1 200 MW à cycle combiné de Terga, dans la wilaya d’Aïn Témouchent, on a interpelé le représentant de l’union de wilaya de la centrale syndicale UGTA, en l’occurrence Mohammed Benaouda. C’était mercredi 11 février 2015 à l’hémicycle de l’APW avant le début de la session extraordinaire qui avait pour agenda l’approbation du plan d’aménagement des 07 zones d’expansion et  sites touristiques (ZEST). Selon lui « deux turbines sont à l’arrêt ». Cette information, on a pris le soin de la vérifier auprès de Hanine Mekkaoui, l’actuel directeur de wilaya d’Aïn Témouchent, chargé de l’énergie et mines. Ce dernier répondait à notre question par l’infirmatif, sans vouloir donner plus, car pour lui « c’est les responsables concernés d’Alger qui sont habilités à répondre. » Certaines autorités s’étonnent quand on parle de rétention de l’information. Et pourtant il s’agit de la tutelle à l’échelle de la wilaya, la première à s’inquiéter de cet arrêt.
Deux turbines sur trois de 400 MW chacune tombent en même temps, c’est trop, d’autant plus qu’une des deux turbines est déjà tombée en panne, il y a six mois, selon Mohammed Benaouda qui a pris le soin de vérifier l’information, par téléphone au près du SG du syndicat des travailleurs de la centrale électrique qui est gérée par la SPA dénommée Shariket Kahraba Terga (SKT). Cependant Mekkaoui a laissé comprendre « qu’une turbine était en période de révision et il y a une seule, qui est tombée en panne.» Est-ce la vraie raison ? Le SG de l’union de wilaya est allé à se demander, si les pièces de rechange fournies pour réparer la turbine, lors de la première panne n’étaient pas des « Pièces Taiwan » comme il est coutume d’appeler les pièces non usiner au niveau de la société mère. Y a-t-il des incidences sur la production, la gestion et les avantages sociaux des
ouvriers ? «Absolument» dit le partenaire social. « Aucun incident sur l’alimentation en énergie électrique car la centrale électrique est connectée au réseau national », selon Mekkaoui. Et d’ajouter « l’incidence aurait été d’un impact avéré, si c’était en été où la demande est plus importante. »
Qui dit vrai et qui devait revoir sa copie ? Nos recherches ont tombé sur un passage dit par une personne « Il faut aussi allécher ou même obliger les sociétés comme Alstom ou Général Electric à fabriquer et je dis bien fabriquer leur turbine sur le sol algérien. » La préoccupation de cette personne, dans un sens, rejoint celle du syndicat qui doute de la qualité des turbines, et à la limite c’est le droit des travailleurs de savoir de quoi s’agit-il et qu’il n’est pas du tout sensé de réparer une turbine ou deux en l’espace de six mois.
Pour répondre à ceux qui minimisent l’impact de l’arrêt des deux turbines, on doit leur rappeler que lors de la visite du premier ministre Abdelmalek Sallel, le porte parole chargé de la présentation du mégaprojet d’une puissance de 3X400 MW avait dit que la centrale électrique « assure la production, l’exploitation, la maintenance et la commercialisation de l’énergie électrique. »
Ce passage répond assez bien à ceux qui usent de leur poste de responsabilité et qui excellent dans la rétention de l’information.
Dans tous les cas, l’on se met du côté de ceux qui défendent la cause de la société et des travailleurs, d’un côté, et concrétiser les objectifs du gouvernement en matière de l’alimentation des populations en énergie électrique.
Boualem Belhadri