Au moment même où ils célèbrent dans l’euphorie, la dignité et la fierté les dates les plus marquantes de la glorieuse Révolution de novembre, les Algériens assistent, stupéfaits, à des attaques ignobles visant l’histoire de leur pays, ses symboles et ses héros. En l’espèce, deux vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux témoignent d’une campagne orchestrée contre la Guerre de libération nationale et ses figures. La première concerne de prétendues « cartes des petits-enfants de Chouhada » dont auraient bénéficié gracieusement des descendants de nos valeureux martyrs, tandis que la seconde porte offense à l’encontre d’Ali la Pointe, de son vrai nom Ali Ammar, le héros de la Bataille d’Alger. Dans les deux vidéos en question, il y a le contenu et le timing qui confortent l’idée d’une campagne hostile en gestation. Autre élément d’indication qui confirme cette hypothèse, l’utilisation de Tik Tik pour toucher beaucoup de monde par ces infox et ses insultes de la mémoire des Chouhada. Par ailleurs, croiser ces deux séquences de temps avec les événements qui se sont succédé, depuis un mois maintenant, sur la scène nationale et aux relents d’au-delà de la mer, laisse peu de chance à une simple coïncidence. Il s’agit bel est bien d’un moyen parmi tant d’autres pour porter atteinte à cette Algérie qui dérange. Autrement dit, ce sont deux chainons de la campagne politico-médiatique montée à partir de la France, depuis notamment l’arrestation de l’Algérien- à la nationalité française octroyée- Boualem Sensal, le chanteur du révisionnisme de l’histoire et non moins laudateur zélé de la colonisation française en Algérie. Oui, il est question, par cette campagne insidieuse, de procéder méthodiquement à une falsification de l’histoire et dont le baptême du feu remonte au moins à 2005. A savoir, l’année de l’adoption de la loi portant « reconnaissance de la nation en faveur des Français rapatriés », les Harkis pour bien les nommer. Plus explicite, le texte reconnait en particulier « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » Rien que ça ! A l’époque, l’Algérie avait dénoncé le révisionnisme français. Et quand bien même ! Près de 20 ans après, cette même France pousse le bouchon encore plus loin au lieu de reconnaitre les crimes de guerre et contre l’humanité, ainsi que les dégâts incommensurables occasionnés par sa colonisation. Mais, les parrains du révisionnisme peuvent toujours essayer ! Et compter, pour ce faire, sur les services des Daoud, Sensal et compagnie, ces pantins qualifiés, à juste titre, par l’écrivain et intellectuel algérien Rachid Boudjedra, de « contrebandiers de l’histoire ».
Farid Guellil