Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a fait état de 50 000 nouveaux cas de cancers enregistrés annuellement en Algérie. Benbouzid a signalé que rien que pour le cancer du sein, il a été recensé 14 000 nouveaux cas cette année.
S’exprimant hier à l’occasion d’une journée de sensibilisation au dépistage du cancer du sein (octobre rose), le ministre de la Santé a en effet avancé des chiffres inquiétants quant à la prolifération de tous types de cancers en Algérie. Outre le cancer du sein, Benbouzid évoque les cancers du colon et du rectum qui est, selon lui, les plus répondus parmi les patients. Aussi, le ministre de la Santé souligne qu’après les maladies cardiovasculaires, les cancers sont à l’origine d’un nombre important de décès chaque année. Des causes à l’origine de l’augmentation de ces maladies, le même responsable cite la pollution de l’environnement, les changements du rythme de vie, le tabagisme, et enfin une hygiène de vie malsaine. Par ailleurs, Benbouzid a révélé qu’un plan avait été mis en place par son département ministériel portant plusieurs activités liés à la lutte contre le cancer, portant essentiellement sur la prévention, le dépistage précoce, l’examen et le traitements. Il a ajouté, dans ce sens, que des moyens humains et matériels ont été mobilisés dans le cadre de ce plan qui comprend également l’activation du réseau national pour la collecte d’informations sur les patients atteints de cancer. Benbouzid a aussi fait état de l’activation du fonds national pour la prise en charge des cancéreux.
Pénurie de médicaments pour le traitement des enfants cancéreux
L’occasion est donc de rappeler des révélations graves faites dernièrement par la chef de service d’oncologie pédiatrique au CPMC, la Pr Houda Boudiaf. La spécialiste avait fait savoir que les enfants cancéreux étaient traités depuis juin 2021 par des médicaments périmés. Une situation confirmée par le chef de service d’oncologie médicale du CPMC, le Pr Kamel Bouzid, qui a précisé que la pénurie n’était pas due à la pandémie puisque le problème existe depuis plus de trois ans. Le même responsable avait en outre déploré la fermeture de plusieurs services chirurgicaux, et la transformation d’autres en services Covid, ce qui a gravement impacté le traitement des malades.
Soulignant que c’est la chirurgie qui permet la guérison de la majorité des malades, le Pr Bouzid a relevé que l’activité de l’oncologie médicale, soit de chimiothérapie ou de radiothérapie, est difficilement maintenue, en raison de la situation sanitaire actuelle et des mesures qui ont été prises par les autorités dans le cadre de la lutte contre le virus. Il est essentiel de rappeler, par ailleurs, que le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, avait donné des instructions urgentes, le mois de septembre passé, consistant à assurer une coordination immédiate entre le groupe de la commission des experts cliniciens spécialistes en oncologie, en hématologie et en pédiatrie et la direction de la veille stratégique du ministère pour régler le problème de pénurie des médicaments destinés au traitement du cancer et des maladies du sang.
Ania Nait Chalal