Malgré l’amélioration réalisée, ces dernières années, en ce qui concerne le niveau de vie et les droits féminins, les filles souffrent, encore, de l’analphabétisme, et peinent à intégrer l’école, particulièrement dans les zones reculées. La généralisation de l’accès à l’école, et la lutte contre l’analphabétisme, dont souffre beaucoup plus la frange féminine, ne sont pas encore arrivées au bout des leurs objectifs dans notre pays.
Intervenant, à l’occasion d’une rencontre sur le rapport mondial de la population pour l’année 2014, tenue hier au Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CNEAP), Nacer-Eddine Hamouda, chercheur au sein de cette structure, a indiqué que plus de plus 5% des jeunes filles, en Algérie, âgées aujourd’hui entre 15 et 24 ans, n’ont pas été scolarisées. Cela, en sachant que le phénomène touche aussi les jeunes garçons de la même tranche d’âge, mais à des degrés moindres. Les causes ayant empêché les jeunes filles à joindre les bancs de classe, à travers plusieurs regions du pays, sont multiples, mais tendent à disparaître progressivement, estime Nacer-Eddine Hammouda. Elles (les causes) sont liées, entre autres, à des cas de maladies, l’enclavement de certains villages dans des zones reculées, ainsi que le climat d’insécurité et la paralysie de plusieurs écoles primaires durant la Décennie noire. Des conditions avaient empêché de suivre les cours, beaucoup plus le sexe féminin, plus fragile que les garçons. Et, Malgré les résultats des ces recherches, effectuées l’année 2013, la situation réelle de l’analphabétisme est moins importante, puisque plusieurs programmes d’alphabétisation et de formation ont été mis au profit de cette frange de la société. Des programmes qui ont, d’ailleurs, donné des résultats palpables, permettant à plusieurs personnes illettrées d’apprendre l’écriture, et intégrer le monde du travail, voire lancer leurs petites entreprises.
Il faut dire que les filles, âgées entre 15 et 24, réussissent mieux que les garçons à l’école. Actuellement, plus de 55% des jeunes filles sont sur les bancs des écoles, et plus de 30% ont réussi à atteindre le niveau universitaire. Des chiffres plus encourageants que ceux annoncés chez les garçons, dont seulement 20% réussissent à décrocher le Bac, tandis que plus de 40% d’entre eux ont atteint le niveau moyen. Seulement, les chiffres indiquent que le chômage touche plus les jeunes filles, contrairement à ce que croit l’opinion publique.
Nacer-Eddine Hamouda à révélé que plus de 35% des jeunes garçons, âgés entre 15 et 24 ans, sont occupés dans différents secteurs, formels et informels, tandis que les filles hésitent de s’aventurer dans l’informel. À signaler, aussi, que le chômage touche moins la population âgée entre 15 et 24 ans, puisque la plupart sont dans les bancs des centres de formation, l’établissement de l’enseignement ou bien le service militaire. 1/5 de jeunes garçons non scolarisés, âgés entre 15 et 24 ans, ont été déclarés chômeurs en 2013. Par ailleurs, le conférencier a indiqué que plus de 66% de cette frange de la population est célibataire. Ce taux a tendance à baisser sensiblement, grâce à la politique du logement et l’amélioration progressive du niveau de vie des Algériens. Des améliorations qui ont fait que 38 000 mariages ont été enregistrés en 2013, avec la naissance de plus de 963 000 bébés. Un taux qui n’a pas été enregistré depuis des années en Algérie, malgré la baisse sensible de la fécondité, en 2012 et 2013, due aux mariages à l’âge avancé.
Salim Nasri