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243 médicaments en rupture de stoks sur le marché : La pénurie expliquée par… une signature !

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Le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop), Dr Lotfi Benbahmed, a fait savoir, hier, lors de son passage sur la radio algérienne, que 243 médicaments sont actuellement en rupture dans le pays, en raison d’un « retard de signature des programmes d’importation ». Une situation qui a lourdement impacté les stocks de sécurité, desquels certains médicaments ont été « épuisés ». « 243 produits ont été déclarés, en rupture ou en insuffisance d’approvisionnement au mois de juillet derrier, par la Fédération algérienne du médicament », a déclaré le président du Cnop, qui a signalé que face à cette situation « la cellule de veille a été réactivée par le ministère de la Santé pour pallier, dans un premier temps, aux ruptures pouvant avoir un impact sur la santé publique et sur les citoyens ». Interrogé sur les raisons de cette rupture, l’hôte de la radio algérienne a précisé que « la signature des programmes d’importation n’a pas été faite à temps, sans oublier que les quantités allouées étaient parfois insuffisantes ». « À une certain moment de l’année, on a constaté que les quantités étaient épuisées », a-t-il dit, avant de rappeler que « les stocks réglementaires de sécurité de 90 jours ont été épuisés pour certains médicaments ». également, toujours en vue de décortiquer les raisons ayant conduit à cette situation, le président du Cnop a rappelé que « les quantités importées sont reconduites d’année en année, alors que la démographie augmente ». « La consommation de médicament augmente, alors que les quantités allouées ont été insuffisantes », a-t-il ajouté. En outre, l’autre argument avancé par le représentant des pharmaciens est le fait que « certains produits ont été protégés de manière très précoce par la production nationale ». « Des producteurs ont formulé des demandes de protection de leur production auprès du gouvernement, alors qu’il n’avaient même pas commencé à produire », a-t-il expliqué. Pis encore, cette rupture coïncide avec la décision du gouvernement de prendre en charge de plus en plus de pathologies qui coûtent cher, notamment les cancers et toutes les maladies chroniques. « Nous avons une explosion des dépenses au niveau hospitalier », a-t-il ajouté, indiquant que les dépenses de la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux) sont passées de 200 à 800 millions d’euros en quelques années, en raison de la hausse de ces pathologies, dont la prise en charge est assurée par l’état. Face à la répétition de ces incidents, le Dr Benbahmed souhaite « voir la nouvelle loi sanitaire instituer un encadrement réglementaire destiné à les prévenir pour les éviter ». Pour cela, et afin de ne pas être contraint, chaque fois, à ne traiter que « l’urgence », il propose la signature d’avenants prenant en compte les consommations mensuelles des traitements dont les stocks peuvent assurer les besoins, jusqu’au 31 mars de chaque année, les programmes suivants ne commençant, selon lui, à être réalisés qu’à partir du mois de janvier. Parallèlement, il a précisé que les programmes d’importation devraient prendre en compte la reconstitution des stocks stratégiques des médicaments; lesquels, précise-t-il, représentent; à eux seuls; 25% du montant global de la facture d’importation, estimée annuellement à 3 milliards de dollars.
Lamia Boufassa

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