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17E VENDREDI DE MOBILISATION POPULAIRE ET CITOYENNE : «Le peuple a libéré la justice» 

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Pour le 17e vendredi de mobilisation populaire de suite pour le départ du système en place, entamé le 22 février dernier, des centaines de milliers d’Algériens ont été au rendez-vous, hier, à travers les villes du pays. Et le hasard du calendrier a fait que l’action de protestation à coïncidé avec un certain 14 juin 2001 (printemps noir de Kabylie) lorsque des centaines de milliers (entre 1 et 3 millions selon diverses estimations) de citoyens issus de cette région, sont descendus vers Alger, pour déposer et réclamer la satisfaction de la plate-forme d’El-Kseur.

Ainsi, la procession humaine, à la capitale Alger en particulier où nous y étions, et à travers toutes les régions du pays, était toujours mobilisatrice des foules. Avec la même détermination des précédents vendredis, les manifestants affluent sans arrêt vers la Grande-Poste et à la Place Maurice Audin, lieux emblématiques du « Hirak », pour exiger un changement radical et structurel dans le pays. À la suite d’une semaine mouvementée, marquée notamment par le défilement, devant la Cour suprême, des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, mis sous mandat de dépôt, comme l’est aussi l’ex-ministre du Commerce Benyounès, et l’homme d’affaires controversé Mahieddine Tahkout, peu avant eux, les contestataires n’ont pas manqué de réagir à ces précédents. Mais, les Algériens continuent toujours à revendiquer le départ de toute les figures du régime Bouteflika, à leur tête le chef de l’Etat intérimaire Abdelkader Bensalah et son Premier ministre Noureddine Bedoui. Outre l’expression d’un satisfécit, quant aux décisions de la Cour suprême, les manifestants ont également rendu, à travers des pancartes et de vive voix, hommage aux victimes (126/128 morts) du Printemps noir de 2001 en Kabylie.
Quant au dialogue, le départ des personnes incarnant le régime reste un préalable pour les manifestants, à l’effet de pouvoir passer «à une période de transition» comme ne cesse de le réclamer la rue, alors que les appels au dialogue, initié par Bensalah, ont essuyé un franc échec. S’incrustant parmi la foule, nous nous sommes rapprochés des marcheurs pour savoir ce qu’ils pensent de ces décisions judiciaires.  Amine, médecin généraliste, estime qu’ »il est temps pour qu’il y ait une justice indépendante et transparente en Algérie. Car, sans une justice indépendante, on ne peut pas aller au delà de nos revendications. Franchement, je ne partage pas le même avis de ceux qui disent que ce n’est qu’une pièce de théâtre. J’ai confiance en la justice de mon pays pour restituer au peuple ce qui lui appartient. La ‘’bande’’ est accusée de dilapidation de l’argent public. Il s’agit même de grosses affaires de corruption. Je pense que depuis le 22 février, le peuple a libéré les hommes de justice qui sont sensés protéger un secteur des plus sensibles, sachant que la justice a une relation directe avec le devenir du mouvement populaire », précise-t-il.
Ali, lycéen qui prépare son BAC dira   » en principe je suis en train de me préparer pour l’épreuve du BAC, mais lorsque le pays aura besoin de ses enfants, il faut que je réponde à l’appel. L’incarcération de la bande est légitime, je pense qu’il est temps d’appliquer la justice, je pense que ceux qui sont aujourd’hui en prison, ils ne sont qu’une tierce partie de l’ancien régime. Je suis persuadé que la liste de la bande sera encore plus large et d’autres noms vont tomber les jours qui viennent », affirme-t-il.
Pour Malika, retraitée dans le domaine pharmaceutique,  » le mouvement populaire a libéré tous les secteurs, même celui de la justice, toutes les personnes impliquées dans la corruption doivent assumer aujourd’hui leurs responsabilités devant le peuple. C’est eux les traîtres qui nous ont bousillé la vie pendant des années. On ne veut pas qu’ils reproduisent la même chose avec nos enfants. Je dirai aux juges qu’ils soient courageux et nous restons derrières eux, on va continuer de les soutenir pour  l’application de la loi », dit-elle, avant de poursuivre ses propos :  » la mobilisation est intacte pour ce vendredi, et nos revendications n’ont pas reculé, on va continuer à exiger le départ de tous les artisans du régime. C’est à nous de décider, c’est nous qui élirons un président de la République pour nous diriger. »
Sonia, étudiante  » les figures associées au régime ont commencé de tomber aujourd’hui, l’une après l’autre, on demande aux juges de saisir tous leurs biens, ça ne veut rien dire de passer quelques temps en la prison, et une fois qu’ils sortent ils vont trouver leur fortune. Vous savez, le message du peuple algérien est des plus clairs, la bande doit payer le prix. Par contre, je profite de l’occasion pour dire que tous les Algériens ne veulent plus de ce système en place et nous voulons le dissoudre le plus tôt possible pour instaurer une nouvelle ère et un État de Droits. »
Med Wali 

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