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Zone d’activité aquacole de S’biât : Un fleuron en nette expansion

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Avoir des données statistiques pour l’exploitation et la gestion des ressources halieutiques est l’une des priorités du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la pêche, en 2016 au niveau des wilayas pilotes telles qu’Aïn-Témouchent, Sétif et Skikda. Nécessitant des moyens scientifiques pour sa mise en œuvre, ce projet entre dans le cadre du programme de diversification économique appelé « Diveco 2 » passé entre l’Algérie et l’Union européenne. Son lancement a été opéré à partir du port de pêche de Béni-Saf (30 km au nord-ouest d’Aïn-Témouchent) par les experts de l’Union européenne (UE).

Selon Kostantinos Stamatopoulous, l’un des experts en statistiques non permanents de l’UE, ce projet doit faciliter la prise de décisions appropriées et efficientes relatives au secteur de la pêche et de l’aquaculture, d’un côté, et, surtout, la protection de la ressource halieutique, de l’autre.

Actualisation du fonds documentaire par des prospections sur le terrain
En février dernier, l’un des experts permanens de l’UE, en visite de travail à Ain Témouchent avec la délégation dont il est membre, avait rapporté qu’une enveloppe de 15 millions d’euros a été allouée au programme de coopération DIVECO 2 (diversification économique) signé entre l’Algérie et l’Union européenne (UE). Ce montant financera des actions prioritaires d’appui à l’aquaculture, la pisciculture marine ou en cages flottantes, la formation et la commercialisation. C’est ce qu’a tenu à préciser Antonio Alaminos, expert en aquaculture, à l’occasion d’une séance de travail animée au siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, en présence des responsables du secteur, des représentants de la chambre professionnelle et des porteurs de projets.
La délégation, hôte de la wilaya d’Ain Témouchent, formée derechef des experts non permanents en pisciculture marine (Fernandez Aldana) et en aquaculture saharienne (Merbah), a été, ce jour-là, très attentive aux préoccupations et aux doléances des professionnels et porteurs de projets notamment en ce qui concerne la formation et l’assistance technique pour le montage des projets, d’une part, et les moyens de prévention à mettre en place à même de réduire les pertes probables en ressources halieutiques après la mise en route effective de leurs projets, d’autre part. Ce qui est intéressant à constater est de voir les jeunes produits de la formation professionnelle adhérer à ce type de stages sanctionnés par des attestations de maitrise leur donnant droit à plusieurs avantages socioprofessionnels. Le problème de formation spécifique soulevé par le représentant (gérant) de la Sarl Viviers Ouest spécialisée dans la conchyliculture pour la mise en place de 05 filières d’huitres et 15 autres de moules.
La réponse des experts invitait ce dernier à constituer une association pour une efficacité de la formation et de l’appui technique au projet. Mais le représentant (gérant) de la Sarl Viviers Ouest ne s’attendait pas à recevoir une telle réponse car dans ce domaine précis, il n’y avait que lui. Et ce n’est pas sûr que d’autres promoteurs puissent formuler des demandes dans le même créneau car il s’agit là d’opportunités et de moyens financiers ainsi que la disponibilité du foncier. A moins que cette doléance serait prise en charge par le secteur afin de la généraliser à l’échelle nationale ou bien au niveau des trois wilayas pilotes citées plus haut.

Périmètres de protection et suivi sanitaire au niveau des fermes et cages flottantes
Les experts de l’Union européenne attachaient par ailleurs beaucoup d’importance aux questions et préoccupations des cadres techniques de l’administration et de la chambre professionnelle. Enregistrées toutes ou partiellement par l’expert Alaminos, les interrogations étaient tout d’abord sélectionnées pour élaguer celles qui sortent du cadre et de l’objet de la réunion portant sur le montage des projets, d’une part, et les moyens de prévention à mettre en place à même de réduire les pertes probables en ressources halieutiques. Il dira en sus, que les administrations et les chambres de la pêche, en tant qu’organes officiels du secteur, bénéficieront de toute l’aide voulue, notamment en matière de formation et d’assistance technique, rappelant l’objectif prioritaire du ministère de tutelle portant sur la production, d’ici 2020, de 100.000 tonnes de produits aquacoles. Un intérêt particulier a été accordé, par ailleurs, au suivi sanitaire des ressources halieutiques pour éviter d’éventuelles maladies et leur propagation à d’autres fermes. Les fermes aquacoles que ce soit celles en exploitation ou d’autres en cours de réalisation doivent être dotées de laboratoires d’analyse des eaux de mer, de la nourriture et des sujets (alevins, poissons). Le plus important, disent les observateurs qui ont suivi les différents stages de formation réside dans cette thématique car la première expérience a été vécue par une ferme aquacole qui a connu un taux de mortalité de poisson dû à une maladie virale qu’il fallait identifier et traiter. A ce sujet Aldana a invité les promoteurs à se doter d’un plan bio-sanitaire de prévention accompagné de suivis et contrôles stricts et de campagne de vaccination. A son tour madame Merbah a invité, pour sa part, les promoteurs et futurs porteurs de projets à structurer leurs demandes de formation de personnels techniques aquacoles, avant de retenir l’idée d’élaborer un guide de bonne pratique en aquaculture et pisciculture marines. Dans ce cadre précis, l’idée de faire valoir une opération pilote à l’échelle nationale devait être retenue comme recommandation. Mais depuis voilà quelques mois on ne sait pas ce qui a été retenu comme démarche à suivre.

Création de la zone d’activités aquacoles de S’biât
Dès son arrivée, vers la fin de l’année 2015, le wali, Hamou Ahmed Touhami, n’était pas chanceux de pouvoir maintenir, au moins, la même cadence du développement local, réalisée l’exercice précédent. Il venait à peine de revenir d’une réunion extraordinaire tenue par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lequel avait demandé aux chefs de l’exécutif des 48 wilayas de mener un plan d’austérité des plus drastiques jamais connus depuis plus de trois plans quinquennaux. Les instructions qu’il a reçues lui donnaient un grand pouvoir à même de sauter les verrous et d’assainir tous les dossiers d’investissement en instance au niveau du CALPIREF et de permettre à d’autres promoteurs de formuler leurs demandes pour obtenir des assiettes foncières au niveau des zones d’expansion et sites touristiques (ZEST), des zones d’activités et des zones d’activités aquacoles (ZAAP). Ainsi il fallait tout de suite lever l’embargo trouvé pour permettre à plusieurs investisseurs d’acquérir des terrains notamment au niveau de S’biât et Tamzourah notamment. Pour la première fois dans les annales, des promoteurs recevaient leurs actes de propriété en moins d’un mois. C’est ce qui s’est passé dernièrement où quatre investisseurs en aquaculture marine sont en voie d’implantation au niveau de la zone d’activités aquacoles prioritaires (ZAAP) de S’biât (35 km d’Ain Temouchent), a-t-on appris de Sahouane Boukabrine le directeur par intérim de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya. Ces investisseurs, dont un en conchyliculture et trois en pisciculture marine, ont reçu leurs actes de concession des services locaux des domaines et trois parmi eux sont en train de formaliser leurs dossiers pour l’obtention des permis de construire, a-t-il indiqué tout en ajoutant que le spécialiste en conchyliculture, précisément les moules, a déjà obtenu son permis de construire. Et en plus de ses sorties périodiques aux deux zones pour booster l’investissement, Touhami avait institué une commission de wilaya chargée du suivi, de l’accompagnement et de contrôle dont le rôle essentiel est d’aider les promoteurs potentiels à vouloir s’installer dans les bref délais. Aussi la semaine écoulée le wali avait déclaré sur les ondes de la radio locale que 09 autres investisseurs en aquaculture devront finaliser leurs dossiers en vue de lancer les travaux pour bientôt. Ces investisseurs ont opté pour les ZEST autres que celles de S’biât. La tendance est beaucoup plus orientée vers les zones de Madagh2, Rechgoun, Terga, Malousse, Bouzedjar.

L’artémia, un aliment référentiel des alevins et poissons d’élevage
Selon Madame Siham Merbah, experte non permanente de l’Union européenne, qui regroupait en marge d’une réunion à Aïn-Témouchent, des experts de l’UE et des promoteurs aquacoles dans le cadre du programme de coopération « Diveco 2 » l’’artémia, un composant de l’alimentation des alevins et poissons d’élevage aquacoles, est disponible au niveau de la Sebkha qui touche les wilayas d’Ain Temouchent et d’Oran. Connu par les scientifiques sous l’appellation « artémia salina », cette espèce de crustacé (crevette) vit dans les lacs salés, les lagunes et les marais salants et sert comme aliment pour les poissons. Ancienne cadre du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) d’Alger, Madame Siham Merbah avait laissé entendre qu’une délégation mixte d’experts et de professionnels et responsables du secteur devait se déplacer au niveau de la Sebkha pour effectuer une visite de prospection afin de confirmer l’existence de ces crustacés. Quant à la presse, elle est restée à sa fin et n’a pas été renseignée des suites réservées à ces prospections.
Aujourd’hui, il est tout à fait clair et évident que l’artémia est importé de l’étranger en devises fortes par les aquaculteurs et les pisciculteurs. Cependant il était utile de développer un créneau par le programme « DIVECO 2 » qui vise à augmenter la production de l’artémia dans la Sebkha et partout ailleurs dans les chotts salins.
Les experts pouvaient orienter des investisseurs potentiels dans ce cadre précis. Et il est évident que tout un arsenal juridique devait suivre et que le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche devra mettre au point à travers la mise en place d’une commission scientifique et les experts de l’Union européenne. Cette commission verra-t-elle le jour. Espérons !
Boualem Belhadri

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