Des milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues de la capitale du Yémen lors de la plus grande manifestation anti-Houthis depuis l’entrée de ces miliciens chiites dans Sanaa en septembre. Le Yémen se retrouve sans gouvernement ni président depuis vendredi après la démission des deux chefs de l’exécutif sous la pression des miliciens chiites, qui ont assiégé durant la semaine le palais présidentiel et plusieurs autres bâtiments gouvernementaux. Le Parlement doit se prononcer sur la démission du président Abd Rabbo Mansour Hadi dimanche lors d’une session extraordinaire mais la tenue de cette réunion reste incertaine vu l’imposant déploiement dans la capitale des Houthis, miliciens qui portent le nom du chef de leur tribu. Selon un correspondant de l’AFP, des dizaines de partisans des Houthis ont tenté de perturber la manifestation, provoquant des rixes avant de quitter les lieux alors que le nombre des manifestants ne cessait d’augmenter. A bas, à bas la loi des Houthis, ont notamment scandé les manifestants anti-Houthis, qui répondaient à l’appel du Mouvement de rejet, un groupe récemment créé dans plusieurs provinces yéménites pour contrer la puissante milice chiite. Le rassemblement a eu lieu sur la Place du changement, près de l’Université de Sanaa, et devait se mettre en marche pour rallier la résidence du Premier ministre démissionnaire, dans le centre de la capitale, selon les organisateurs. Mais les manifestants ont changé d’itinéraire et se sont rendus vers la résidence du président Hadi pour lui signifier qu’ils refusaient sa démission. M. Hadi avait présenté sa démission jeudi peu après que le Premier ministre Khaled Bahah eut présenté celle de son gouvernement.