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Virus Zika : panique à l’OMS

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Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’épidémie du virus de Zika, provoquée par une piqûre de moustique et responsable potentiel de graves malformations du fœtus, se propage de manière explosive sur le Continent américain. L’OMS qui émet un signal d’alerte annonce l’organisation d’une réunion du Comité d’urgence lundi prochain. Lors d’une réunion d’information aux états membres de l’Organisation mondiale de la santé à Genève, Margaret Chan directrice générale de cette organisation a indiqué que le virus Zika a été détecté l’an dernier dans la région des Amériques, où il se propage de manière explosive. Actuellement, «des cas ont été notifiés dans 23 pays et territoires dans la région. Le niveau d’alerte est extrêmement élevé, a-t-elle ajouté, évoquant la possibilité d’une propagation au niveau international. Face à la gravité de la situation, Chan a décidé de convoquer un comité d’urgence le 1er février. Les experts devront décider si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale, a précisé l’OMS dans un communiqué. L’OMS craint, par ailleurs, une association probable de l’infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques, mais aussi le manque d’immunité parmi la population vivant dans les régions nouvellement infectées et l’absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides. En outre, a souligné Chan, la situation découlant d’El Nino (phénomène climatique) particulièrement puissant depuis 2015 devrait cette année accroître le nombre de moustiques. Il n’existe pas de traitement curatif ni de vaccin contre ce virus, mais seulement des traitements des symptômes, à savoir des manifestations de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées qui parfois passent même inaperçus et sont généralement bénins. L’OMS prévient, notamment, que l’épidémie du virus Zika pourrait affecter entre 3 à 4 millions de personnes sur le Continent américain. «On peut s’attendre de 3 à 4 millions de cas», a, en effet, déclaré un haut responsable de l’Organisation pour le Continent américain, Marcos Espinal, lors de la même occasion. Ces cas concernent la région des Amériques, a précisé un porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, cité par l’AFP. Il a également indiqué que l’OMS ne disposait pas encore de statistiques sur l’état actuel de l’épidémie, qui est sous-évaluée, puisque la majorité des cas sont bénins. En mai 2015, le Brésil a notifié son premier cas de maladie à virus Zika. Depuis lors, la maladie s’est propagée dans le pays et a gagné 22 autres pays de la région en date du 27 janvier 2016, selon l’OMS. Le bureau régional des Amériques (OPS) collabore étroitement avec les pays touchés depuis mai 2015. L’OPS a mobilisé du personnel et des membres du Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN), afin de permettre à ces pays de renforcer leur aptitude à détecter l’arrivée et la circulation du virus Zika grâce aux tests en laboratoire et à la notification rapide. L’OMS appuie également l’élargissement et le renforcement des systèmes de surveillance dans les pays ayant signalé des cas de Zika, de microcéphalie et autres affections neurologiques pouvant être associées au virus. La surveillance est aussi renforcée dans les pays risquant d’être gagnés par le virus. L’arrivée du virus dans certains pays des Amériques, notamment le Brésil, s’est accompagnée d’une hausse brutale du nombre de nouveau-nés atteints de microcéphalie et de cas de syndrome de Guillain-Barré-pathologie mal connue, caractérisée par l’attaque du système nerveux par le système immunitaire, engendrant parfois une paralysie.

«L’homologation d’un vaccin sûr contre le virus prendra plusieurs années»
La mise sur le marché d’un vaccin sûr et efficace contre le virus Zika prendra probablement plusieurs années, a révélé, pour sa part, un responsable d’un Institut américain, tout en jugeant prometteuses les approches de recherche. «C’est important de comprendre que nous n’aurons pas de vaccin sûr et efficace contre le virus Zika, disponible cette année et probablement pas dans les prochaines années», a-t-il précisé. Un essai clinique de phase 1 pour déterminer l’innocuité du vaccin pourrait avoir lieu avant la fin de 2016, a-t-il précisé. Le patron du NIAID a expliqué que les chercheurs travaillaient déjà à mettre au point des vaccins contre les virus de la Dengue et du Nil Occidental qui appartiennent à la même famille que le Zika, les Flavivirus, et que leurs travaux étaient déjà bien avancés. Le NIAID a adopté deux approches pour mettre au point un vaccin anti-Zika, selon Fauci. La première est basée sur l’ADN, une stratégie similaire à celle suivie contre le virus du Nil Occidental, dont un essai clinique de phase 1 a montré que le vaccin était sûr et efficace. La deuxième approche consiste à utiliser un virus affaibli pour provoquer une réaction immunitaire, ce qui a été probant contre le virus de la Dengue.
Outre les travaux sur un vaccin, les chercheurs américains vont concentrer leurs efforts sur d’autres fronts, comme le développement d’outils diagnostics et d’un modèle animal pour comprendre les effets du virus sur l’organisme, surtout des femmes enceintes. Les tests de dépistage du Zika devront pouvoir rapidement indiquer, non seulement si une infection est en cours, mais également s’il y a eu une infection par le passé, ce qui sera essentiel pour rassurer les femmes qui attendent un enfant vivant dans les pays où ce virus est endémique, ou celles ayant voyagé dans ces régions, a fait valoir le Dr Fauci.
Ania Nait Chalal

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