L’Organisation des Nations unies a rendu public mardi à Genève un mémorandum dans lequel elle fait part des violations et atteintes aux droits de l’homme commises par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés.
Le mémorandum adressé au gouvernement marocain, avant d’être publié sur le site des Nations unies, interpelle les autorités marocaines sur des atteintes subies par des journalistes et des militants des droits humains au Sahara occidental occupé. Le rapport parle « d’agressions physiques et sexuelles, de harcèlement, de menaces et de raids que les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme, qui défendent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et les membres de l’organisation ISACOM (Instance Sahraouie contre l’occupation marocaine), ont subi depuis novembre 2020, et qui se sont significativement intensifiés depuis lors ».
« Nous exprimons notre plus grande préoccupation concernant les informations rapportées faisant état d’actes de harcèlement, agressions physiques et sexuelles et des actes d’intimidation et menaces de mort dont ont été victimes Mmes Sultana Khaya, Luara Khaya, Mina Baâli, Salha Boutanguiza, M.Lahcen Dalil, M.Hassanna Abba, M.Laâroussi Lafqir, M.M`birkatte Abdelkatta, M.M`birkatte Abdelkrim, M.Essalek Baber, M.Khalid Boufrayoua, M.Babouzeid Mohamed Said Labbihi, Mme Elghalia Djimiet M.Hmad Hamad », explique le document.
« Nous restons sérieusement préoccupés par la présence continue d’agents de sécurité devant le domicile de Mme Sultana Khaya depuis novembre 2020, ainsi que par les restrictions sévères à sa liberté de mouvement résultant de cette présence et l’impact sur son intégrité physique et psychologique », y compris la menace de mort dont elle a été victime le 28 avril dernier », indique la note.
« Cette préoccupation est aggravée par l’absence alléguée de base légale pour expliquer la justification de cette présence continue. La nature systématique et calculée de cette tactique est particulièrement préoccupante, car elle semble représenter un effort concerté pour intimider et dissuader les défenseurs des droits humains au Sahara occidental d’exercer leurs droits à la liberté d’expression et d’association, et semble avoir été exécutée en représailles à leurs activités pacifiques et légitimes en faveur des droits de l’homme », poursuit la même source.
« Nous sommes profondément troublés par les rapports d’agression sexuelle et par la nature sexualisée des menaces et des insultes verbales dont auraient fait l’objet les défenseurs des droits de l’homme concernés », déplorent les auteurs de la note.
Le texte, rendu public par l’ONU, est signé par le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association, la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
M.B.
SAHARA OCCIDENTAL
Sultana Khaya à nouveau agressée par les forces de répression marocaines
La courageuse et infatigable militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis plusieurs mois dans la ville occupée de Boudjdour, a été une nouvelle fois victime d’une agression physique perpétrée par les forces de sécurité marocaines, selon des médias sahraouis.
Selon les mêmes sources, Sultana Khaya a été agressée physiquement par des membres de l’appareil sécuritaire marocain, alors que sa mère, Minatu Embeirik âgée de 84 ans, a subi des violences physiques et des injures raciales. Assignée à résidence depuis le 19 novembre 2020, l’activiste sahraouie continue de subir un traitement inhumain et dégradant de la part de la police et des voyous recrutés par les autorités marocaines.
Le 10 août dernier, le sénateur républicain James Inhofe qui a défendu lors d’une intervention devant le Congrès américain, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, a dénoncé les atteintes aux droits humains commises par le Maroc. Il a cité le cas de Sultana Khaya qui affirme que « la répression imposée au peuple du Sahara occidental depuis 1975 durera encore jusqu’à la fin de l’occupation ».
Dans une tribune publiée fin juillet sur CNN.com, la militante sahraouie a fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara occidental. « En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques », avait-t-elle écrit.
M.B.