Accueil LA 24 USA-Israël : des fissures dans l’alliance ?

USA-Israël : des fissures dans l’alliance ?

0

Israël, isolé et pointé du doigt par Washington pour avoir fait échouer les négociations de paix, s’estime «trahi» par la décision de la diplomatie américaine de reconnaître le nouveau gouvernement palestinien, soutenu par le Hamas. Ce gouvernement d’union a été également accueilli, favorablement, par l’Onu, l’UE et la Russie. Et nouvel épisode de la crise de confiance entre les deux alliés, plusieurs ministres israéliens se sont livrés à un tir de barrage contre l’administration Obama, qui a annoncé son intention de «travailler» avec le gouvernement d’union palestinien, intronisé lundi, en dépit des mises en garde pressantes du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. «Je ne comprend pas le message américain», a déploré le ministre chargé du Renseignement, Youval Steinitz, en accusant les États-Unis de recourir à un double langage. «Il n’est pas possible de présenter en privé ce gouvernement comme celui du Hamas et le qualifier ensuite, publiquement, de gouvernement de technocrates. C’est un gouvernement du Hamas, un gouvernement terroriste», a martelé Steinitz, un proche de Netanyahu à la Radio militaire, faisant référence au mouvement islamiste palestinien. Le département d’État américain s’est engagé à collaborer avec la nouvelle équipe palestinienne et à maintenir l’aide -déterminante- à l’Autorité palestinienne, en soulignant que le cabinet de «consensus» palestinien ne comptait «aucun membre affilié au Hamas», bête noire d’Israël. Cet exécutif de transition, sans mandat politique, est composé de personnalités indépendantes et de technocrates qui a pour mission de préparer des élections présidentielle et législatives d’ici la fin de l’année.

La naïveté américaine a battu tous les records
«La capitulation américaine devant les tactiques palestiniennes sabote sérieusement les chances d’un retour à la table des négociations et poussera Israël à prendre des mesures unilatérales pour défendre ses citoyens contre le gouvernement terroriste d’Abou Mazen «, a averti Erdan. Selon le commentateur politique, Chico Menaché, Netanyahu se sent «trahi et trompé», d’autant qu’il avait assuré dimanche à son cabinet de sécurité qu’il avait reçu l’engagement du secrétaire d’État, John Kerry, de ne pas reconnaître, dans l’immédiat, le gouvernement palestinien. Dans le quotidien Israël “Hayom”, porte-voix du Premier ministre, un responsable israélien dénonce «le coup de poignard dans le dos» asséné par les États-Unis. Selon les éditorialistes, en parvenant à se réconcilier, les Palestiniens ont engrangé un «succès significatif», enfonçant un nouveau coin entre Israël et les États-Unis. Les relations bilatérales -vitales pour Israël- se sont singulièrement rafraîchies à la suite de l’échec de l’initiative de John Kerry, attribué à la poursuite de la colonisation juive, et d’une série d’attaques personnelles visant le secrétaire d’État de la part de plusieurs dirigeants israéliens, dont le ministre de la Défense, Moshé Yaalon. En réaction au nouveau gouvernement, Israël a pris des mesures de rétorsion à l’encontre de l’Autorité palestinienne. Un porte-parole du ministère de la Défense a indiqué qu’Israël avait gelé le versement de 5,8 millions USD sur les 117 millions de TVA et de taxes douanières qu’il doit rembourser chaque mois à l’Autorité. En outre, les nouveaux ministres palestiniens ne seront pas autorisés à «circuler librement entre Ghaza et la Cisjordanie. «Leurs demandes seront examinées au cas par cas», a précisé le porte-parole. Un analyste palestinien, Natheer Mjalli, interrogé à la Radio officielle “La Voix de la Palestine”, a qualifié d’“hystérie» la réaction d’Israël.
«La division palestinienne était du pain béni pour le gouvernement de droite israélien (…) Toutes les sanctions vont échouer, car Israël sera blâmé par la communauté internationale», a-t-il prédit. Au-delà, cette nouvelle crise avec Washington place Netanyahu dans une position difficile, alors que le gouvernement israélien craint que l’Iran et les grandes puissances ne parviennent à un accord sur le nucléaire iranien, d’ici la date butoir du 20 juillet .
M. B.

Article précédentCIT : El Ghazi, aujourd’hui, à Genève
Article suivantRéunion à Alger d’experts sur le terrorisme et le crime transnational

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.