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Un nouvel ouvrage sur Ben Boulaïd : Mise en évidence de l’habileté politique du révolutionnaire

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Le nouvel ouvrage « Mostéfa Ben Boulaïd: le promoteur de la révolution algérienne », qui vient de paraître chez l’Harmattan, met en évidence l’habileté politique et le charisme de l’un des principaux acteurs à l’origine du déclenchement de la guerre de libération en 1954.

L’auteur de ce livre de 147 pages, très documenté en annexe, Jacques Simon, un historien français né en Algérie (Tiaret) a expliqué dans son introduction qu’il a voulu «écrire un livre sur le chef de l’Aurès dont le rôle a été trop rapidement étudié» dans son livre sur «Novembre 1954». Après avoir retracé le parcours de ce héros de la Révolution et décrit le milieu social et géographique dans lequel il a évolué, l’auteur souligne que Ben Boulaïd «se construit comme un montagnard doté d’une connaissance exceptionnelle du massif (des Aurès) ainsi qu’une très grande résistance à l’effort physique et à la marche», relevant qu’on appréciait cet homme «sérieux, honnête et réservé». Le qualifiant d’homme «énergique, au corps sec, au visage creux et volontaire et aux traits réguliers», l’auteur, un fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie lorsqu’il était étudiant à Paris, a précisé que Ben Boulaïd «est devenu un notable respecté dans la ville et l’Aurès et (…) attentif à la situation politique». Selon les sources de l’historien, c’est Mohamed Belouizdad, chargé par le Parti du peuple algérien (PPA) d’organiser la Fédération de Constantine en 1946, qui a été à l’origine de l’adhésion de Mostéfa Ben Boulaïd à la vie active du parti. Avec la création de l’Organisation spéciale (OS), en sa qualité de responsable des Aurès, il était chargé de stocker les armes récupérées sur les champs de bataille de Libye et de Tunisie dans sa ferme ainsi que les uniformes militaires vendues dans les friperies de Batna. En plus de ses activités clandestines dans le cadre de la préparation de la guerre de libération, Ben Boulaïd, indique l’auteur avait un rôle social au sein de la population auressienne. «Habile politique, chef charismatique mais autoritaire, Ben Boulaïd règle les querelles entre les douars, réconcilie sa tribu avec celle de Béni Slimane, ennemis de toujours et organise dans chaque mechta une cellule du parti rattachée aux kasmas d’Arris et de Foum-Toum», évoque-t-il, expliquant que ce rôle lui a permis de regrouper «d’anciens soldats (de l’armée coloniale), des membres de l’OS, des fellaghas tunisiens et des bandits d’honneurs qui, au début des années cinquante, s’étaient politisés». Mais là où il a montré son engagement total pour l’indépendance de l’Algérie, c’était au moment où les caisses du parti étaient vides, il «va financer la révolution en hypothéquant ses biens». Après le déclenchement de la guerre de libération en 1954 et au moment où l’Aurès était encerclée par l’armée coloniale et soumise aux bombardements de l’aviation, Ben Boulaïd «résolu», écrit l’historien, «surmonte les difficultés liées au ravitaillement, au manque d’équipement, armes et munitions». Le livre évoque son arrestation, son procès devant le tribunal militaire de Constantine et son évasion de la prison dans un contexte où la révolution gagne tout le territoire algérien. «L’évasion de Ben Boulaïd, la reconstitution de la wilaya des Aurès et le projet de former un état-major de l’ALN (…), confortent la stature de Ben Boulaïd comme le promoteur principal de la révolution algérienne», explique l’auteur, citant une lettre laissée par ce révolutionnaire à ses geôliers dans laquelle il soulignait que «la paix et la prospérité du peuple algérien se trouvent dans une République algérienne élue au suffrage universel, sans distinction de race ni de religion». En conclusion, Jacques Simon, qui dirige le Centre de recherche et d’études sur l’Algérie contemporaine (CREAC) de Paris, a estimé que «le temps est venu de considérer que Ben Boulaïd fut le véritable promoteur de la révolution algérienne (…) pour arracher l’indépendance et fonder la nation algérienne».

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