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Un important dispositif sécuritaire a été mis en place autour du siège de l’APN : Le rassemblement de l’intersyndicale empêché

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Au lieu d’un rassemblement devant le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), où le projet de loi relatif à la retraite était en débat, l’intersyndicale a tenu son sit-in à la Grande-poste. Et pour cause, un impressionnant dispositif sécuritaire a été mis en place dans la matinée d’hier pour empêcher les contestataires d’accéder au siège de l’APN.

Même les journalistes qui se sont présentés pour assurer la couverture médiatique des travaux de l’APN ont eu toutes les peines du monde pour accéder sur les lieux. La police passait au peigne fin toute personne empruntant le boulevard Zirout Youcef là où se trouve le siège de l’APN.
Pour les représentants des syndicats ayant appelé au rassemblement d’hier devant le siège de l’APN, la mobilisation d’un important dispositif sécuritaire était prévisible. Oser tenir une manifestation de rue à Alger, sans une autorisation préalable des pouvoirs publics, relève de l’impossible a estimé un des syndicalistes présent au rassemblement de l’intersyndicale. D’autres syndicalistes s’attendaient à des interpellations et des arrestations dans les rangs contestataires. Toutefois, les représentants des 12 syndicats étaient unanimes à exprimer leur sentiment de satisfaction quant à la réussite de leur action. C’était avec beaucoup de difficultés que l’intersyndicale a pu organiser, hier, au centre d’Alger le rassemblement auquel elle avait appelé il ya quelques semaines. Ils étaient environs une centaine de fonctionnaires de différents secteurs de la Fonction publique à s’être regroupés au niveau de la Grande-poste après avoir été empêchés d’accéder au siége de l’APN, lieu ou devait se tenir le rassemblement. Après plusieurs tentatives de dispersements par les forces de l’ordre déployées dans le centre-ville engendrant d’énormes embouteillages, le sit-in a, en effet, eu lieu et a duré une heure de temps. Les contestataires, très vite entourés par la police anti-émeute et des agents en civil, ont scandé des slogans revendiquant le maintien de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge considérée comme acquis
« intouchable ». Les dirigeants des syndicats ont marqué leur présence et n’ont pas hésité eux aussi à scander des slogans hostiles au gouvernement qui « refuse la voie du dialogue » mais aussi aux députés qui selon eux « ne représentaient en aucun cas le peuple ». Accroché sur place, le président du SNAPEST, Meziane Meriane, a regretté le recours des autorités à la force et au lynchage des manifestants. Le syndicaliste a souligné au moment des faits que des centaines de « camarades » seraient conduits, très tôt dans la matinée, aux commissariats à leur tête les dirigeants du SATEF, Boualem Amoura, et du CLA, Idir Achour. Meriane a fait également savoir que d’autres militants venus de différentes wilayas du pays avaient été empêchés d’accéder à la capitale pour ne pas prendre part à la manifestation alors que d’autres, une fois arrivés à la gare routière de Kharouba, auraient été directement embarqués. « De quel droit la police a arrêté ces gens en dehors du sit-in », a-t-il-lancé. Il conviendra de souligner qu’ont pris part à ce rassemblement des députés de l’Alliance pour l’Algérie verte (AAV), du Parti des travailleurs (PT) ainsi que du Front des forces socialistes (FFS). Pour les membres parlementaires du PT présents sur place, le gouvernement devrait retirer le projet de loi portant annulation de la retraite proportionnelle et ouvrir le dialogue au lieu d’aller vers la répression des responsables de syndicats. Il conviendra de souligner, notamment, qu’après la dispersion « forcée » des manifestants, l’intersyndicale a organisé une conférence de presse au siège de l’UNPEF au 1er mai. Elle a exprimé, à cet effet, son regret de constater que les choses aient tourné à la force et la répression. « Nous avons voulu que le rassemblement se fasse dans le calme et de manière pacifique, malheureusement ça n’a pas été le cas », a déclaré le président de l’UNPEF, Sadek Dziri. Il notera qu’outre les arrestations des syndicalistes à partir de l’aube, 25 bus transportant des adhérents et des enseignants venus des quatre coins du pays, ont été bloqués au niveau de la gare routière du caroubier. Ces derniers ont été renvoyés de force chez eux et n’ont pas pu participer au mouvement de contestation, regrette Dziri qui a appelé au respect de la liberté d’expression et des espaces pour s’exprimer librement. Pour lui, bien que le mouvement ait été « réprimé», il a pu quand même réussir puisque « l’intersyndicale a haussé le ton et a fait entendre sa voix en disant : « non à la suppression de la retraite proportionnelle, oui à la préservation du pouvoir d’achat, et oui à la concertation des syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau code du travail ». De son côté le président du CNAPEST assure que l’intersyndicale ne compte pas baisser les bras et ira d’avantage vers le durcissement de ses actions de contestations. Une réunion de l’intersyndicale devra avoir lieu le 3 décembre prochain pour décider de la suite à donner à son mouvement.
Ania Nait Chalal

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