À Kiev, un vétérinaire de l’armée israélienne a mené une unité de «combats de rue», selon l’Agence JTA1 qui confirme que des soldats israéliens ont été impliqués dans le mouvement de protestation Euro-Maïdan, sous le commandement direct de la Svoboda, un parti néonazi, selon les commentateurs de la presse russe.
Le chef des «casques bleus de Maïdan» est Delta qui est le nom de guerre du commandant d’une force juive au service de la milice qui a participé à la révolution ukrainienne. Delta est un ancien combattant de la brigade d’infanterie Givrait, une unité d’élite de l’armée israélienne, impliquée dans de nombreuses opérations spéciales dirigées contre la bande de Gaza, y compris lors de l’Opération Plomb Durci en 2008-2009. Cette unité d’élite des forces spéciales de l’armée sioniste est tenue pour responsable des massacres dans le quartier de Tel el-Hawa à Gaza. Et Delta, le chef de l’unité Euro-Maïdan/Tsahal à Kiev reconnaît qu’il a acquis ses compétences de combat en zone urbaine dans le bataillon de reconnaissance «Shu’alei Shimshon» de cette unité Givati. Selon les informations de l’agence russe JTA, Delta était à la tête d’une force de 40 hommes et femmes dont plusieurs anciens vétérans de l’armée israélienne, qui appliquaient régulièrement les compétences de combat en zone urbaine acquises contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, pour affronter les forces gouvernementales. Il est difficile de savoir si cette unité de combat était en liaison directe avec le siège de l’armée sioniste en Israël. Delta, après avoir immigré en Israël dans les années 1990, est revenu en Ukraine il y a plusieurs années… Il dit qu’il a rejoint le mouvement de protestation en tant que bénévole, le 30 novembre, après avoir été témoin de violences par les forces gouvernementales contre des manifestants.
«J’ai vu des civils non armés, sans expérience militaire, broyé par une machine militaire bien huilée, et ça a fait bouillir mon sang», a déclaré Delta dans son jargon militaire, en hébreu. «Je les ai rejoints ensuite et là j’ai commencé à riposter comme je l’avais appris lors de manœuvres de combat en zone urbaine. Et les personnes ont suivi, et je me suis retrouvé à la tête d’un peloton de jeunes hommes et femmes». «Je ne suis pas pour Svoboda, (des groupes ukrainiens ouvertement neo-nazis NDLR)mais je pris les ordres de leur équipe. Ils savent que je suis israélien, juif et un soldat ex-IDF. Ils m’appellent «frère» dit-il. «Tout ce qui est dit à propos de Svoboda est exagéré, même si je sais que cela est un fait et qu’ils sont incompatibles avec moi sur la question de l’antisémitisme. Je n’ai jamais vu une expression de d’antisémitisme au cours des manifestations. Nous essayons de montrer que les Juifs se soucient de l’avenir de l’Ukraine», a déclaré Delta. Ni le gouvernement de Tel-Aviv, ni les média israéliens n’ont exprimé leur inquiétude concernant le fait que les manifestations d’Euro-Maïdan ont été menées par des néo-nazis. Par contre l’unité de Delta a fait l’objet d’éloges par les média israéliens. Selon Ariel Cohen de la Fondation du patrimoine basée à Washington: «La position dominante de Svoboda dans la révolution n’est pas un secret. La participation des soldats israéliens en vertu des néo-nazis aux commandes de Svoboda, ne semble pas être un objet de préoccupation» Avec la formation d’un nouveau gouvernement composé de néo-nazis, la communauté juive de Kiev est menacée. Cette communauté est décrite comme «l’une des communautés juives les plus dynamiques au monde, avec des dizaines d’organisations et d’institutions juives actives». Une partie importante de cette communauté est composée de membres des familles de survivantes de l’holocauste. «Trois millions d’Ukrainiens ont été assassinés par les nazis lors de l’occupation de l’Ukraine, 900 000 Juifs» Le Président de la Douma Sergey Aarychkine a déclaré que Moscou était préoccupé par les déclarations antisémites faites par des groupes radicaux dans l’Ukraine. Cette ingérence flagrante d’Israël, avec la bienveillance d’Obama, estimant que le référendum d’autodétermination le 16 Mars en Crimée ne répond pas à la légalité internationale, montre bien que l’on veut déstabiliser la Russie et lier les mains de Poutine ; qui a de son coté la volonté des populations de Crimée, à l’exception de la minorité Tatar (12 pour cent), d’aller au référendum pour consacrer leur retour au sein de la Fédération de Russie. C’est en 1954 que Nikita Khroutchev, dans un souci d’apaisement après la période stalinienne et pour faire oublier la déportation des Tatars en Sibérie, décide de rattacher la Crimée à L’Ukraine, donc intégrée à l’Union Soviétique. Les enjeux sont tels pour Moscou que Poutine ne pourra pas reculer même en cas de sanctions économiques qui peuvent se retourner contre leurs ordonnateurs.
Mokhtar Bendib