Accueil ACTUALITÉ TUNISIE : Youcef Chahed, nouveau chef du gouvernement

TUNISIE : Youcef Chahed, nouveau chef du gouvernement

0

C’est l’ex-ministre, Youcef Chahed, qui a été désigné, hier, pour être le nouveau locataire du Palais de la Casbah, au terme de la réunion du président Béji Caïd-Essebsi avec ses partenaires politiques, Ennahda, Affak tounes, Nidae tounes, pour ne citer qu’eux.

Après la période des consultations pour aboutir au consensus autour de la proposition de Béji Essebsi, de la candidature de Chahed, ex-ministre des Affaires locales, dans l’ex-gouvernement de Habib Essid, depuis hier, c’est les concertations et tractations de Chahed  qui ont débuté pour la formation de son gouvernement d’union nationale. Le sort du gouvernement de Habib Essid  scellé, samedi dernier, après le vote de retrait de confiance des députés; hier, c’est  l’ancien collaborateur d’Essid et ancien professeur d’université qui a été nommé pour former l’équipe de son gouvernement d’union nationale. «Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle étape qui requiert des efforts, des sacrifices, de l’audace, du courage, de l’abnégation et des solutions sortant du cadre classique», a déclaré, hier, Chahed, nouveau chef du gouvernement d’union nationale, à la presse, à partir du Palais présidentiel de Carthage. Il a ajouté, à cette occasion, que ses «priorités» seraient la lutte contre le terrorisme et la corruption, toute en assurant que son équipe «sera un gouvernement politique, un gouvernement de compétences de jeunes», il a promis que les femmes seraient «mieux représentées», dans son futur staff gouvernemental, qu’il  devra former avant 30 jours, soit avant la fin du mois courant. Précédée par la rencontre de lundi, entre le président tunisien et les parties concernées par les consultations pour s’entendre sur le successeur d’Habib Essid, celle-ci (la réunion) a facilité le cours des discussions entre les participants à la réunion d’hier, pour annoncer qu’il y a eu consensus sur la proposition  du chef de l’État de la candidature de Youcef Chahed. Étaient présents à la rencontre de lundi, le SG de l’Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT), son homologue de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) et le vice-président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, ainsi que Rached Ghennouchi d’Ennahda, Hafedh Caïd-Essebsi de Nidae Tounes, Yacine Ibrahim de Affak Tounes, Slim Riahi de l’UPL, Mohsen Marzouk du projet de Tounes, Kamel Morjane de l’ID, Samir Ettaïb de la Voie démocratique et sociale, Zoheir Maghzaoui du MP et, enfin, Issam Chabi du Parti républicain. Âgé de 41 ans, le nouveau chef de l’exécutif tunisien a été majeur de promotion de l’Institut national agronomique de Tunisie (INAT), puis il a obtenu le diplôme d’études approfondies (DEA) en économie de l’environnement et des ressources naturelles, dans la capitale française, Paris, décrochant ensuite un doctorat en agroéconomie. Il a eu à exercer des fonctions  à l’étranger, notamment aux États-Unis et l’Union européenne, en tant qu’expert international en politiques agricoles auprès du département de l’Agriculture des États-Unis et la Commission de l’UE.
Sur le plan politique, Youcef Chahed a entamé sa  carrière, après la chute du régime de Zine-el-Abbedine Benali, suite aux évènements de 2011, dans le sillage de ce qu’on appelle «le Printemps arabe», au parti Al-Joumhouri, en 2012, dont il était un de ses fondateurs en avril 2012, avant de rejoindre le parti de Nidae Tounes, du président Béji Caïd-Essebsi, pour être un des membre de sa direction et ancien président de la Commission de la réconciliation au sein du même parti. Hier, le porte-parole de la Présidence a indiqué que devant l’insistance des médias, s’interrogeant sur les relations de parenté entre le chef de l’État et celui qui a désigné au poste de chef de gouvernement, «le gendre du Président est le frère de l’épouse de l’oncle de Youssef Chahed». Dans un contexte marqué par une situation socio-économique très difficile et de la vulnérabilité sécuritaire, l’opinion tunisienne et celle des acteurs politiques ont commencé à s’interroger sur la pertinence du choix de Youcef Chahed, dès le début de la médiatisation de son éventuelle candidature par le chef de l’État, d’autant plus, selon eux, que l’échec d’Essid est aussi celui de son équipe, dont faisait partie celui qui vient d’être désigné, depuis hier, pour lui succéder. La Tunisie vient de connaître son sixième chef de gouvernement, en l’espace de cinq ans, après Hamadi Jebali (Ennahda), de décembre 2011 à mars 2013, Ali Laareyed (Ennahda) de mars 2013 à janvier 2014, Mahdi Jomâa de janvier 2014 à février 2015, et Habib Essid, de février 2015 jusqu’à samedi denier, après le vote de retrait de confiance des parlementaires tunisiens. Rappelant que le chef de l’État n’a pas attendu le délai de dix jours arriver à terme, comme lui confère la Constitution, pour désigner le chef du gouvernement, dont sa proposition de la candidature de Youcef Chahed a bénéficié de l’accord de ses partenaires politiques, notamment Ennahda, parti islamiste de Rachid Ghenouchi,
Karima Bennour

Article précédentCONSOMMATION à CONSTANTINE : La restauration rapide supplante la cuisine traditionnelle
Article suivantSAUF OBSTRUCTION DU MAROC : Vers un nouveau périple de Christopher Ross