Figurant parmi les secteurs les plus sensibles de l’économie nationale, l’Industrie et les Mines pourront bientôt profiter de matières premières fabriquées localement, notamment avec l’entrée en production de plusieurs usines de transformation de diverses ressources minières, à l’Est et à l’Ouest du pays.
Le programme minier entre ainsi dans sa phase effective, en attendant la finalisation de plusieurs études lancées avant d’entrer en exploitation. Et selon certaines études, l’Algérie dispose, en son sol, de 20% des réserves mondiales en terres rares, un potentiel qui a poussé les responsables du secteur à optimiser ces ressources. Ainsi, avant l’entrée en production des mines de fer de Ghara Djebilet, celle de phosphates de Tébessa, ou celle de zinc de Béjaïa, l’Algérie sera, bientôt, dans le cadre d’un projet très ambitieux, en phase de produire de la bentonite, du carbonate, du feldspath et de la dolomite. À cet égard, le président directeur général (PDG) du groupe Manadjim El-Djazaïr (Manal) Mohamed Sakhr Harami, alors qu’il s’exprimait lundi sur les ondes de la Radio nationale, a indiqué que le groupe a entamé « la réalisation de plusieurs usines de transformation, dont certaines entreront en service les prochains jours ». Dans ses propos, le responsable a évoqué, entre autres, « les usines de bentonite à Meghnia (Tlemcen), de carbonate à Sig (Mascara) et à El-Khroub, outre l’unité de production de feldspath à Annaba et de dolomite (Oum El- Bouaghi) ». Harami a rappelé dans ce contexte, que « la stratégie adoptée par le ministère de l’Énergie consiste à exporter les matières minières valorisées, ainsi que la réalisation d’usines à cet effet ». «Notre secteur contribue à augmenter l’entrée de la devise en Algérie grâce aux exportations réalisées dans ce domaine qui ont connu une progression de 200%, passant de 57 millions de dollars en 2020 à 216 millions de dollars en 2022», a-t-il souligné. Et d’ajouter: «Notre objectif est de valoriser nos ressources humaines et minières pour la création d’une chaîne de valeur locale.»
Plusieurs protocoles de partenariat à signer
Concernant les partenariats avec les investisseurs étrangers, le PDG de l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal), Ahmed Benabbas, a annoncé la signature d’ici la fin de l’année en cours d’un partenariat algéro-chinois, dans l’exploitation de la mine de fer de Ghara Djebilet, citant au passage l’accord conclu jeudi passé avec le complexe sidérurgique Tosyali de Bethioua à Oran, portant sur le lancement d’une unité de production de concentré de minerai de fer dans la wilaya de Béchar, au mois de septembre prochain. En outre, Benabbas a annoncé la concrétisation d’autres partenariats, dont celui portant sur la création d’une joint-venture, pour l’exportation vers la Chine, celui en cours avec Algerian Qatari Steem « AQS » Ballara pour fournir à cette entreprise la matière première sidérurgique. Indiquant que de nombreux pays arabes et européens, ainsi que le Japon, la Chine et la Turquie, ont exprimé leur volonté d’établir un partenariat, le même responsable a rappelé qu’une société a été créée en partenariat entre le groupe industriel minier Manadjim El-Djazaïr (Manal) et le Groupe industriel Engrais et Produits Phytosanitaires (ASMIDAL) du côté algérien, et deux sociétés chinoises pour le partenaire chinois. Enfin et s’agissant du projet d’exploitation du Plomb Zinc de Oued Amizour, Benabbas a fait état de l’achèvement de plusieurs phases et de l’étude de faisabilité, des risques et des impacts environnementaux, indiquant que le groupe entend réaliser une usine pour valoriser le Zinc afin de répondre à la demande locale et d’exporter l’excédent de production.
Hamid Si Ahmed
