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TRAITEMENTS INNOVANTS CONTRE LE CANCER : «Les médicaments assurés à tous les malades»

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Face à la polémique qui a enflé, ces derniers jours, au sujet de l’introduction des médicaments innovants dans le traitement du cancer, dans cinq centres de référence seulement, soit dans cinq établissements de référence, le Pr Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie médicale au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger a affirmé hier que ces accusations ne sont pas fondées. «On prétend à tort que les médicaments innovants dans le traitement du cancer ne seront utilisés que dans la médecine de classe», a signalé le Pr Bouzid lors d’une intervention sur les ondes de la radio chaîne III, affirmant que l’accès à ces médicaments innovants n’était pas prévu pour 2018. Voulant rassurer l’opinion publique, le professeur, qui préside également la Société algérienne d’oncologie, a affirmé que «tous les patients algériens qui le nécessitent auront accès à ces médicaments, et ce sans aucune exception». S’étalant davantage sur cette polémique, l’intervenant a déploré le fait qu’on «prenne en otage les malades en demandant», selon son expression «aux zaboratoires (laboratoires NDLR) de temporiser de fournir les médicaments». D’ailleurs, ne mâchant pas ses mots, il a tenu à souligner qu’«il est hors de question de faire de la médecine à deux collèges, même si les spécialistes concernés se sentent frustrés d’être des oncologues à deux collèges». Plus loin, l’hôte de la Radio algérienne a rappelé que certains spécialistes, appuyés par la direction de la pharmacie du ministère de la Santé, refusaient par le passé de prescrire ces thérapies nouvelles à des malades, au prétexte qu’elles revenaient chères.
Le professeur en oncologie a signalé que les «blocages» ont finalement été levés par l’actuel ministre de la Santé, à la condition, explique-t-il, que l’usage de ces médicaments destinés au traitement spécifique du cancer du poumon, des tumeurs de la peau et celles de la vessie, «soit optimisé» au niveau des cinq six centres de référence, tout en évitant l’extension des indications. Egalement, les centres de référence doivent veiller à ce qu’il n’y ait pas de prescription abusive de ces thérapies. Au sujet des coûts de traitement des divers types de cancer (entre 20 000 à 100 000 euros/an par malade) le professeur Bouzid considère qu’il s’agit là d’une «faux débat» à partir du moment où, explique-t-il, comme cela est le cas dans un certain nombre de pays Européens, lorsqu’un traitement s’avère inopérant, la firme le produisant est tenue de le rembourser.
À ce propos, il a déclaré avoir eu connaissance que la Caisse nationale de sécurité sociale s’est penchée sur cette question, une des solutions, souligne-t-il, visant à pallier les problèmes de «coûts faramineux» pour l’Algérie, et pas seulement. Néanmoins, le Pr Bouzid a affirmé que le traitement du cancer coûte en moyenne un milliard de centimes pour chaque malade.
À noter que les médicaments innovants dans le traitement du cancer seront disponibles au niveau du centre Pierre et Marie Curie d’Alger, de l’Établissement spécialisé de Misserghin (Oran), de l’Établissement hospitalier Didouche- Mourad de Constantine, ainsi que des centres anticancer d’El-Oued, de Laghouat et d’Adrar.
Pour rappel, la décision du ministère de la Santé portant sur la désignation de ces services hospitaliers de référence en oncologie pour leur accorder l’exclusivité de prescrire les traitements innovants contre certains cancers a semé la «zizanie» parmi les chefs de service hospitaliers.
C’est le cas du Pr. Adda Bounedjar, qui s’est insurgé contre cette décision sélective» prise par la tutelle.
Pour la majorité des chefs de service d’oncologie, cette décision ne peut qu’éloigner davantage le patient des centres anticancer, en centralisant encore une fois les centres habilités à prescrire les traitements innovants.
Lamia Boufassa

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