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TRAFIC DE DROGUE, ARGENT SALE, TRAITE D’ÊTRES HUMAINS, PROSTITUTION ET PRATIQUES CRIMINELLES : La mamelle nourricière du Makhzen

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C’est connu depuis des décennies, la corruption et le blanchiment de l’argent sale sont une institution au Maroc. Le Makhzen et toute la nébuleuse qu’il a tissée en a fait un moyen d’enrichissement illicite. Ces pratiques ont créé un fossé dans la société marocaine avec d’un côté une majorité victime des pratiques mafieuses et d’un autre une minorité qui profite de la bienveillance et des largesses du palais et du makhzen. D’ailleurs, selon de nombreux analystes, la situation sociale est explosive et le système, mis en place par le Makhzen et la famille royale, qui a permis de s’offrir la soumission de larges couches du peuple est sérieusement menacé par une contestation sociale qui pourrait remettre en cause les fondements même de la royauté et le triptyque : « Allah, la Patrie le Roi ». Il y a quelques jours, l’Observatoire du Nord pour les droits de l’Homme (ONDH) a exprimé sa préoccupation face à la propagation, dans le nord du Maroc, des crimes liés au blanchiment d’argent, en particulier le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes, d’êtres humains et de migrants, et ses liens avec l’activité économique, notamment le blanchiment d’argent dans l’immobilier, ou avec la politique à travers l’accès des criminels à des fonctions politiques. Il faut rappeler dans ce cadre que des réseaux soutenus par des membres influents de l’administration, sont à la tête de tous les trafics à partir des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. L’enquête sur le dernier massacre de migrants aux portes de l’enclave de Melilla a révélé que ces subsahariens avaient payé des passeurs pour franchir, sans encombre la barrière qui sépare le Maroc de Melilla. Mais une guerre entre des réseaux qui contrôlent ce trafic a fait capoter l’accord et causé le meurtre de sang-froid des migrants. L’enquête avait également révélé que ces « hères », ont été acheminés depuis plusieurs régions du Maroc pour être parqués devant l’enclave et attendre qu’ils soient pris en charge par une autre branche du réseau de passeur actif dans la région. Mais ces révélations ni les autorités ni la presse n’en ont fait état. Dans un communiqué, l’Observatoire marocain a mis en garde contre les conséquences des opérations de blanchiment d’argent des barons de la drogue à Tétouan, dans le nord du Royaume, et de l’enrichissement suspect d’un groupe de personnes actives dans le domaine de la drogue et des psychotropes, du trafic de drogue, la traite des êtres humains, le trafic de migrants, la fraude, l’abus de confiance, la corruption et l’abus d’influence.Il a notamment mis l’accent sur l’impact négatif du blanchiment d’argent sur le tissu social et le développement économique, relevant qu’il affecte les relations entre les entreprises et la conduite de la politique économique et encourage les investissements inutiles, notamment dans le domaine immobilier, et l’intensification des activités criminelles transfrontalières. Le Maroc est classé parmi les pays où la culture de cannabis affiche des niveaux astronomiques. Chaque année, ce sont des records de production qui sont relevés par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). Cette instance avait au mois de mars dernier, indiqué que le Maroc, premier producteur mondial de haschich, restait le principal pays de provenance de la résine de cannabis qui entre dans l’Union européenne (UE). Et dans son rapport mondial sur les drogues 2022, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avait, quant à lui, souligné que le royaume chérifien était à la tête des principaux pays d’origine et de départ de la résine de cannabis, ce qui fait de ce pays le premier producteur et exportateur mondial de cette drogue. Il faut rappeler dans ce contexte, que dans le cadre d’un accord passé durant la dernière décennie du siècle dernier, la FAO avait autorisé le Maroc a produire un volume de cannabis destinés à des usages thérapeutiques. Partant de cet accord, le Maroc est en train de faire de la culture intensive de cannabis dans la région du Rif et de Tetouan. Il faut préciser dans ce cadre que cet accord est venu après le refus des agriculteurs de la région de ketama et du Rif de produire du maïs proposé comme culture de substitution au cannabis qui leur offre un meilleur rendement investissement-bénéfices. Par ailleurs, l’armée nationale populaire et les services de sécurité algériens, font face à une véritable guerre contre le trafic transfrontalier de drogue. Actuellement, le Makhzen réquisitionne une bonne partie de la production de cannabis pour l’acheminer vers les frontières algériennes. La vigilance des services de sécurité algériens a permis jusque-là de réduire les quantités qui rentrent dans le pays. Le Makhzen sait que c’est une guerre perdue d’avance, mais en l’entretenant, il entretient les réseaux qui lui permettent de s’approvisionner et de se constituer un fonds puisé de l’argent sale pour ses coups tordus contre les militants du Rif, Sahraouis et contre l’Algérie. L’ONDH a par ailleurs mis en garde contre les risques de la culture intensive de cannabis sur l’environnement. « Dans la région du Rif où est cultivée la majeure partie du cannabis du pays, la culture illégale de plus en plus intensive, souvent monoculture, du cannabis au cours des dernières décennies a entraîné une pression environnementale accrue sur un système écologique déjà fragile sous la forme de déforestation, de pénurie d’eau et de perte de biodiversité », avait souligné le rapport, notant que la culture intensive de cette drogue a « transformé la région en le plus grand utilisateur d’engrais et de pesticides dans le secteur agricole », révèle un document de l’Office du Nord pour les droits de l’Homme.
Slimane B.

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