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Tiswiqt : Une tradition à l’épreuve des transformations de la société à Tizi Ouzou

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La célébration de certains rites et traditions à l’occasion de la fête d’El Aïd El Adha, à l’instar de Tiswiqt, se perpétue encore à Tizi-Ouzou et résiste aux transformations qui traversent la société algérienne.

Une tradition, dédiée aux achats domestiques et à la frange juvénile encore célébrée de nos jours dans certaines localités, qui permettait, dans le temps, l’accès des enfants mâles au marché, espace réservé aux adultes. Durant cette journée de Tiswiqt, en effet, où la journée du marché précédant celle de l’Aïd, les enfants accompagnent leurs parents au marché et choisissent leurs vêtements neufs et jouets. «C’est une tradition toujours célébrée, notamment, dans le milieu rural, mais qui a tendance a être sacrifiée dans certains milieux urbains où il y a une recomposition sociale,» affirme Farida Messaoudi, enseignante en sociologie à l’Université Mouloud Mammeri. Personnellement, confie-t-elle, «je continue à l’inculquer à mes enfants car elle confère un charme particulier à la fête et les met toujours dans l’attente de ce moment». L’amélioration des conditions de vie des gens a également «contribué à mettre un peu d’ombre sur cette tradition», ajoute-t-elle, expliquant qu’ils «ne vivent plus dans les mêmes conditions d’indigence d’avant et se permettent d’offrir vêtements et jouets à leur enfants en dehors de cette occasion». Cependant, poursuit-elle, « même si les gens ne vivent plus l’indigence d’avant, il n’en demeure pas moins que la cherté de la vie d’aujourd’hui a aussi terni le charme de cette tradition». Une réalité constatée durant cette journée caniculaire au niveau du chef-lieu de wilaya où les quelques citoyens qui s’y aventurent dehors vaquent le plus normalement à leurs occupations. Au marché couvert du centre-ville, les citoyens affichent peu d’engouement devant les prix qui «dépassent la canicule extérieur», commente un père de famille accompagné de son enfant. Les haricots sont à 300 dinars ( DA), la carotte à 160, la tomate à 100, la laitue à 200 et la courgette à 130 DA. Et en plus, «il faudrait acheter jouets et vêtements pour les enfants», s’exclame-t-il, assurant y parvenir «difficilement». Non loin de là, une file débordant sur le trottoir est formée devant une boucherie où le kilo de viande est cédé entre 1600 et 1800 DA. Même décors et mêmes prix sont affichés au niveau d’une autre boucherie située au boulevard Krim Belkacem, dans la nouvelle-ville. Les magasins de vêtements pour enfants et les étals de vente de jouets qui jonchent la plupart des trottoirs de la ville sont, par contre, pris d’assaut par les bambins et leurs parents, mais «les gens n’achètent pas facilement», témoigne une vendeuse d’un magasin de vêtements au lotissement Amyoud (Nouvelle-ville). «Les prix sont excessivement cher que ce soit pour les vêtements ou pour les jouets, mais, c’est plus fort que moi. Je ne peux priver mes filles de cette joie en cette occasion» admet un père de famille, accompagné de ses deux filles.

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