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Théâtre et guerre d’indépendance : «Beaucoup de pièces et peu de représentations»

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L’ancien directeur du Centre du Cinéma (C.N.C-France-1989) et ex-directeur du théâtre au ministère français de la culture (1997) a indiqué, mardi à Béjaïa que la guerre d’indépendance nationale a suscité beaucoup d’œuvres théâtrales, mais très peu de représentations dans l’Hexagone.

Il y a eu, une centaine de textes, mais très peu ont eu des représentations», a-t-il indiqué, soulignant qu’une bonne dizaine avait été écrite entre 1957 et 1962, notamment «les huissiers » de Michel Vinaver, les paravents de Jean Genet «ou tombeau pour 500 00 soldats» d’Antoine Vitez, toutes bloquées» à cause de la peur qui s’est emparée des directeurs des différents théâtres ou tout simplement des gens de théâtre, fortement intimidés». Il n’y a pas eu d’interdiction de représentation en France. Et il n’y a pas eu non plus de difficulté dans l’édition, qui a rendu compte de beaucoup de textes. Seule la représentation avait des difficultés en raison de la prudence régnante parmi les professionnels et de l’autocensure que beaucoup se sont imposés, il est vrai échaudé, par l’envahissement de certains théâtres par des parachutistes et autres fascistes qui ont causé beaucoup de chocs,» a expliqué Dominique Wallon, en marge de sa conférence sur le théâtre Français et la guerre d’Algérie». C’est dans ce climat tendu, voire peu amène, que la guerre d’indépendance nationale a été escamotée. Même l’assassinat de Maurice Audin, qui a suscité un fort émoi n’a pas trouvé, dans ce contexte d’oreilles entendantes. Et la pièce qui lui a été consacrée, juste après sa mort, a du attendre une dizaine d’années avant de voir le jour, alors que la vérité sur sa mort attend toujours. Seules pièces à avoir échappé à cet ostracisme «restent celles de Kateb Yacine dont Le cadavre encerclé », jouée dans une quasi-clandestinité, ou à l’étranger, notamment à Tunis et Bruxelles, parfois aux lueurs des bougies. En fait, les représentations inhérentes à la guerre n’ont commencé qu’ultérieurement, seulement une fois la guerre terminée, et surtout après la résurgence des massacres d’octobre 1961, longtemps occultés et qui ont provoqué un traumatisme grave, peut-être le plus grave en France. Depuis, les manifestations de célébrations, initiées par Jospin, alors 1-er ministre du président Chirac, les pièces de théâtre sont relativement foisonnantes. il y’en a eu 10 entre 2015 et 2016», a-t-il précisé, ne manquant pas de soulever toutefois l’influence de l’extrême droite contre toute la création en rapport avec la guerre.
Il y a encore des dérives, il faut y faire face », a-t-il soutenu.

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