Au lendemain de l’annonce de la tenue des élections législatives pour le début du deuxième trimestre de l’année en cours par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès s’est permis d’annoncer la date exacte de la tenue de ces échéances électorales.
Avec cette annonce, en lieu et place des institutions habilitées à communiquer sur le sujet, Djamel Ould Abbès s’est mis au mode de Amar Saâdani, son prédécesseur à la tête du FLN, qui annonçait des décisions importantes et des changements au plus haut sommet de l’État sans passer par des canaux officiels. L’actuel SG du FLN semble apprécier la méthode de son prédécesseur. Lui, qui se dit avoir une mission qui consiste à mettre de l’ordre dans la maison FLN, en mettant fin à certaines pratiques que dénonçaient les militants et cadres du parti au temps de Amar Saâdani. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale a révélé, lundi à Alger, que les prochaines élections législatives se dérouleraient le «4 ou le 11 mai prochain». «Les élections législatives auront lieu le 4 ou le 11 mai prochain, mais rien n’est encore officiel», a déclaré Djamel Ould Abbès lors de sa rencontre avec les représentants de plusieurs organisations estudiantines au siège du parti. «Nous demanderons au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de ne pas programmer les examens durant cette période pour permettre aux étudiants de voter dans leur lieu de résidence», a-t-il ajouté. Avec une telle annonce, le SG du FLN mettra certainement dans la gêne les responsables politiques et les institutions habilitées à s’exprimer sur le calendrier des prochaines législatives. Djamel Ould Abbès fait déjà face à une grogne des militants de base et de certains cadres du parti qui n’apprécient pas «sa méthode de travail». Ils dénoncent des pratiques dignes de l’ère Saâdani. Ce qui s’est passé jeudi dernier à Bouira illustre parfaitement le malaise qui ronge la maison FLN. Présent à cette rencontre, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a estimé que les prochaines législatives constitueraient une «étape politique importante et décisive», car elles interviendraient en prélude à la prochaine élection présidentielle, soulignant que son parti «garantira un quota aux étudiants» sur ses listes électorales au même titre que le quota accordé à l’élément féminin, tel que stipulé dans la loi. Le SG a estimé que les étudiants avaient un rôle important à jouer à l’image de leurs prédécesseurs lors de la guerre de Libération nationale, appelant ces derniers à la mobilisation pour sensibiliser les citoyens et toutes les catégories de la société, notamment les jeunes, «à la nécessaire participation aux prochaines législatives». Le ministre a salué à cette occasion les «réalisations accomplies par le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique depuis 1999». À ce propos, il a tenu à souligner que l’École algérienne n’était pas sinistrée, comme l’ont qualifiée certaines parties, et qu’elle pouvait former des «cadres de haut niveau qui pourraient assurer de hauts postes de responsabilité dans des institutions internationales». Djamel Ould Abbès a fait savoir que le parti du FLN «est déterminé à poursuivre la lutte contre la corruption par les voies légales».
Hacène Nait Amara
