Dans ses réponses aux questions du journaliste de la chaîne française, France24, sur la crise libyenne, le chef de l’État a averti sur les risque qu’encourt la Libye, en l’absence à ce jour, d’une réelle volonté politique, notamment de ceux ayant pris part à la Conférence de Berlin, de janvier dernier, visant la relance du processus politique inter-libyen pour mettre fin à la guerre et au chaos qui mine notre voisin de l’Est depuis 2011. Avertissant que la Libye s’achemine vers le scénario syrien, avec le rôle directe joué par des pays sur la scène libyenne, avec leur soutien politique et militaire pour l’un ou l’autre camps en Libye, le locataire d’El-Mouradia a souligné que le «désengagement » de pays présents au rendez-vous de Berlin a été à l’origine de la montée de l’escalade militaire en Libye, situation ayant ouvert la voie à l’entrée en force de l’action militaire de pays étrangers. Ces derniers pour une raison ou une autre, avançant pour certain un accord signé avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) pour l’envoi de troupes, s’agissant de la Turquie, ou de la France dans son soutien militaire des troupes de Khalifa Haftar, Alger avertit sur les conséquences gravissimes du conflit d’acteurs étrangers en Libye. Pour Alger, si ces tensions militaires persistent, faisant éloigner les perspectives d’instauration du cessez- le-feu en Libye, ce pays s’achemine tout droit « vers le scénario syrien » a averti le président Tebboune. Insistant sur l’urgence de consentir davantage d’efforts pour éviter le scénario syrien en Libye, l’interviewé de France 24 avertit également sur le risque de voir la Libye devenir «un nouveau Somalie, dans la région nord-africaine, si la parole des Libyens, notamment les tribus libyennes, ne soient pas davantage sollicitées pour la relance de la dynamique politique, dans ce pays. Faisant ainsi rappeler à la communauté internationale, avant les pays étrangers présents sur la scène libyenne, que le peuple libyen dépasse les acteurs du GNA comme ceux de son camp rival, installé dans l’Est libyen. Réaffirmant encore une fois la disponibilité de l’Algérie à œuvrer pour voir les Libyens « tous les Libyens » avait précisé le Chef de l’État, sur la voie du processus politique pour le règlement de leurs différends et divergences, loin de toutes ingérences et interférences étrangères, le président Tebboune a soutenu que « l’Algérie est prête à accueillir une médiation entre Libyens ».
Abdelmadjid, Tebboune a insisté sur la dangerosité de la situation actuelle en Libye avec l’escalade militaire, affirmant que « la situation dans le pays est comparable à celle de la Syrie, avec de multiples interventions étrangères ». Poursuivant, il avertit que le risque est également du côté des tribus libyennes qui risquent de perdre patience de voir la Libye sortir de son tourbillon de violence, de chaos, et de la persistance de l’effusion du sang libyen « prennent les armes à leur tour » , faisant craindre, poursuit-il, « une « somalisation » de la Libye. Scènario qui transformera la Libye, dira le président Tebboune, « en un « sanctuaire terroriste » », notamment pour les terroristes en défaite en Syrie, ou ceux présents dans les pays occidentaux, qui se verront débarrassés d’eux, en prenant la direction de la Libye.
K. B.
