Alors que les travaux de la 4ème session du comité mixte de sécurité algéro-malien ont débuté mercredi dernier, à Alger pour discuter notamment de «l’ensemble des aspects sécuritaires ainsi que d’autres sujets comme l’administration territoriale», Israël se prépare pour une visite historique du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga, annonce plusieurs journaux israéliens, dont le très influent site « The Times of Israël», qui affirme que Israël lance plusieurs opérations diplomatiques à la fois avec des pays africains, dont le Mali, qui enverra Maiga «dans les prochaines semaines» et rapporte aussi, que Netanyahu espère que ce déplacement aura lieu avant les élections du 9 avril.
Plus concentrée à faire réussir ses «Accords», Alger, par le biais des travaux de la 4ème session du comité mixte de sécurité algéro-malien, fait avancer son plan de solution politique inclusive négociée.
C’est dans cette perspective que le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, avait , mardi dernier, une délégation malienne conduite par le secrétaire général du ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile, Aser Kamate. Le responsable malien avait tenu, à cette occasion, à saluer le rôle «important» de l’Algérie dans la stabilisation du Mali, rappelant la mise en œuvre des accords de paix de Bamako nés du processus d’Alger.
Spécialiste des questions sécuritaires, Hamata Ag Hantafaye, qui a été aussi un des leaders de la rébellion de 1991 au Nord-Mali, nous a fait cette déclaration : «Moi, je pense sincèrement que le Mali a un agenda caché et coordonne avec le Tchad pour se rapprocher d’Israël. Et là, ça sera une catastrophe pour le Sahel et aussi pour l’Algérie, qui est visée. Et tout se fait sous la supervision de la France ! » nous a-t-il precise.
L’idée de normaliser avec des pays maghrébo-sahéliens fait son chemin dans le camp des officiels israéliens. Ainsi, l’Observatoire marocain contre la normalisation a révélé l’intention du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de se rendre au Maroc fin mars 2019. L’Observatoire précise que cette visite a été programmée sous couvert d’une «offre de médiation» que présentera le Premier ministre de l’État d’Israël entre Rabat et le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton. Après avoir fait pencher la politique officielle du Tchad de son côté, Israël se concentre sur le Mali ; les tractations, entre Bamako et Tel Aviv, semblant remonter à plusieurs mois déjà. La presse israélienne dit aussi que Natanyahou compte sur la visite de Maiga, qui «pourrait marquer un processus similaire à celui avec le Tchad, qui a rétabli ses liens avec Israël », pour permettre à l’État sioniste de sortir de son isolement et planter le décor d’une présence négociée dans plusieurs pays africains, en butte au phénomène terroriste. C’est par cette porte, celle de la coopération et les aides militaires, qu’Isarél est en train de s’incruster subrepticement dans les pays africains.
I. M. Amine
