Accueil ACTUALITÉ Syrie : l’Arabie saoudite pousse à une intervention militaire au sol

Syrie : l’Arabie saoudite pousse à une intervention militaire au sol

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La situation en Syrie risque de connaître, dans les jours qui viennent, une évolution dangereuse qui viendrait compliquer davantage une situation déjà trop complexe. Pas uniquement dans ce pays, mais dans toute la région moyen-orientale. Deux faits, intervenus à 24 heures d’intervalle, le laissent supposer.
Le premier a été la claire accusation portée, avant-hier, par le Kremlin à la Turquie de préparer une intervention directe au sol en Syrie. Et le second, l’annonce par les autorités saoudiennes de leur disponibilité à prendre part, dans le cadre de ce qui est appelé la coalition anti-Daesh pilotée par les Etats-Unis, à une intervention militaire terrestre dans ce même pays. Une annonce qui, si elle n’est pas faite pour étonner au regard des liens quasiment de vassalité unissant le royaume des Al Saoud à leur protecteur historique, n’en est pas moins pour surprendre au vu des difficultés dans lesquelles celui-ci est empêtré présentement ; du fait et de la désastreuse tournure qu’est en train de prendre son intervention militaire au Yémen et de l’état, de plus en plus difficile à supporter au vu de la baisse régulière, consécutive à celle des prix du pétrole, de ses réserves de change. De là les nombreuses interrogations qui se sont faites sur ce comportement irrationnel du pouvoir saoudien ; irrationnel, dans le sens où le bellicisme dont il fait montre sur la scène moyen-orientale, d’une manière plus ouverte, depuis une année, avec son intervention directe chez son voisin du sud, n’est pas sans danger sur la pérennité même de son pays en tant qu’état unifié.
Ce qui, pour de nombreux observateurs de la scène précitée, n’est aucunement une vue de l’esprit : la division du pays étant programmée dans le cadre du vaste plan américano-sioniste de redéfinition de la carte politique du vaste ensemble arabo-sahélien ; un plan qui n’affecte, pour certains, et menace, pour d’autres, présentement que les seuls pays à régime républicain. Est-ce à dire que le tour des monarchies est arrivé ? Ou, du moins, approche à grands pas ? Tout porte à le croire si on prend en considération l’irrationalité du comportement actuel du régime saoudien. Surtout depuis l’arrivée à sa tête du roi Selmane.
Une arrivée qui s’est traduite par des changements dangereux dans l’équilibre entre les différents clans composant la famille royale, provoqués par l’écartement de la succession au trône du dernier fils du fondateur de la dynastie des Al Saoud. Et, partant, par l’arrivée, pour la première fois depuis la fondation du royaume, en 1932, à la « ligne de départ » pour cette succession des petits-fils de ce dernier. Tout le problème est que ceux-ci sont nombreux ; plus de deux-cents selon les estimations les plus récentes…
Mourad Bendris

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