Accueil MONDE Syrie : À Alep, le régime reprend un quartier-clé aux rebelles

Syrie : À Alep, le régime reprend un quartier-clé aux rebelles

0

La télévision d’État a déclaré samedi que les forces armées avaient « pris le contrôle total » du plus grand quartier à l’est de la ville.
Le pouvoir syrien a annoncé s’être emparé du secteur de Massaken Hanano, dans la partie est de la ville tenue par les rebelles. Une victoire qui pourrait constituer une percée majeure dans son offensive pour reprendre la totalité de la deuxième ville de Syrie. L’agence de presse officielle Sana a indiqué que des artificiers étaient en train de désamorcer « les bombes et explosifs laissés par les terroristes dans les rues ». Dans la terminologie officielle, le mot « terroristes » désigne tout groupe opposé au régime du président Bachar el-Assad, que ce soient des formations armées modérées ou des djihadistes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie, a confirmé la prise de Massaken Hanano. Yasser al-Youssef, du bureau politique d’un des principaux groupes rebelles d’Alep, Noureddine al-Zinki, a toutefois affirmé que « les affrontements se poursuivaient dans le sud-est de Massaken Hanano ».
Selon l’OSDH, les forces du régime ont également commencé à attaquer les quartiers voisins de Sakhour et de Haydariyé. La prise éventuelle de Sakhour permettrait au régime de couper en deux la partie contrôlée par les rebelles entre le sud et le nord. Selon l’OSDH, au moins 11 civils ont été tués samedi à Alep-Est. Et, toujours selon l’ONG basée à Londres, ce sont plus de 400 civils qui ont fui dans la nuit les quartiers rebelles d’Alep pour rejoindre des zones contrôlées par les forces gouvernementales, peu après la prise de Massaken Hanano.

Une offensive depuis le 15 novembre
L’armée syrienne a lancé le 15 novembre une offensive d’envergure sur la partie d’Alep tenue par les rebelles, avec l’objectif de reprendre toute la métropole septentrionale. Cette campagne s’est accompagnée de bombardements aériens et d’artillerie massifs, provoquant de nombreuses condamnations au sein de la communauté internationale, qui demeure cependant incapable d’y mettre un terme en raison de ses divisions. Selon l’OSDH, 212 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le 15 novembre à Alep-Est, tandis que 18 civils, dont 10 enfants, ont été tués par les tirs rebelles sur Alep-Ouest, partie de la ville tenue par le régime.
Outre les bombardements quotidiens, les 250 000 habitants des quartiers tenus par les rebelles manquent de tout en raison du siège imposé depuis juillet par le régime. Damas accuse pour sa part les rebelles de retenir les civils pour « les utiliser comme otages et boucliers humains ». Un des principaux groupes rebelles a démenti cette affirmation. L’ONU a présenté un plan pour fournir de l’aide humanitaire à Alep et pour évacuer les malades et les blessés. Ce plan a été approuvé par des groupes rebelles, mais le pouvoir de Damas n’a pas encore donné son accord. Des garanties supplémentaires sont aussi attendues de la Russie, alliée du président Assad.

Une attaque chimique de l’EI selon les Turcs
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression d’une révolte pacifique par le régime, a fait plus de 300 000 morts, devenant au fil des années de plus en plus complexe avec l’implication de forces régionales, internationales et de djihadistes. Outre le front d’Alep, des combats font rage dans la province de Raqqa, à 160 kilomètres plus à l’est, dont la grande partie est aux mains du groupe État islamique (EI). Une alliance arabo-kurde, soutenue par la coalition internationale dirigée par les États-Unis, a lancé le 5 novembre une offensive visant à reprendre à l’EI sa « capitale » en Syrie.
Dans le cadre d’une offensive contre les djihadistes du groupe État islamique dans la zone frontalière avec la Turquie, vingt-deux rebelles pro-turcs ont été blessés dans une attaque chimique menée par l’EI dans le nord de la Syrie a annoncé dimanche l’armée turque. « Après une roquette lancée par Daech (acronyme de l’EI), 22 membres de l’opposition ont été atteints aux yeux et au corps par du gaz toxique », a annoncé l’état-major dans un communiqué cité par l’agence progouvernementale Anadolu.

Article précédentPrésidentielle américaine : Trump dénonce la demande ridicule d’un recomptage de voix
Article suivantKoweit : Retour en force de l’opposition dominée par des islamistes