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Sur un air de déjà-vu Laisse en main, Zetchi tient la corde

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Leçons d’une A.G finalement plus qu’ordinaire. À l’arrivée, la confirmation que l’histoire (avec un petit «h») est un éternel recommencement. Mais dans l’art sublime de se renier pour une majorité de présidents de clubs venus défendre leur «casse-croûte». Le courage en moins de (re)dire, devant l’«auguste» assemblée les «évités» déballées à longueur de colonnes de presse et plateaux T.V où il s’agissait de se présenter devant une opinion qui connaît le refrain sur le bout des doigts pour démonter de toutes pièces le programme (existe-t-il en fait ?) d’un Bureau fédéral qui aura su bien manœuvrer pour étouffer dans l’œuf toute velléité de le renverser. Dans l’air du temps. Du déjà-vu. Des travaux mornes à en mourir.

À-plat-ventrisme de rigueur
En grands vainqueurs d’un conclave où il avait (ses opposants nous l’ont longtemps fait croire) pourtant tout à perdre, le président de la Faf, Zetchi, et son Bureau, également en position inconfortable (du moins certains de ses membres accusés d’incompétence), a désormais toutes les cartes en main, les coudées franches pour souffler un peu et aborder la seconde année de son règne (après des débuts agités, plutôt «difficiles» selon sa propre appréciation) avec moins de pression. Pour ne pas dire une meilleure visibilité lui qui, face à l’à-plat-ventrisme de circonstance (une tradition ancrée et soulignée par les votes par acclamation qui disent ce qu’ils disent, la majorité des motions présentées, sinon toutes, passant et repassant comme des lettres à la poste) ne mettra pas longtemps (lors de la conférence de presse d’un après-oral où les aphones, craignant sûrement pour leurs positions et les privilèges qu’ils supposent, ont eu la part belle en se la «bouclant» carrément, démentant ainsi toutes les rumeurs qu’ils ont savamment distillées et faisant croire à une AG d’exception où la peau de la principale victime devait être mise aux enchères) pour activer la «muselière» et tenir, au passage et sans coup férir, sûr de son coup et des ses bilans (eh oui et on verra que l’opération a tourné court avec cette confiance unanime traduite par des mains levées s’empressant de se distinguer de peur de se faire taxer d’adversaires, et on verra le comment et le pourquoi) bien en laisse tout ce beau monde venu, comme de coutume pour une séance de bises-bises devant les flashes des caméras et des télévisions éternisant des images faisant partie, et depuis longtemps, de décors hideux où l’intérêt public s’effacera à nouveau au profit de l’intérêt personnel. Un Zetchi (il avait toutes les raisons de savourer son joli succès en prenant à témoin le public que les règles du jeu vont changer) conforté dans ses choix en dépit de quelques voix dissonantes que personne n’aura entendu à l’image du porte-parole (Medouar) du onze phare de Chlef, l’ASO, qui n’a pas été tendre avec ses compères de l’AG en ne mettant pas de gants lorsqu’il s’agira, pour lui, de critiquer leur inaction (lire leur «capacité incroyable à prendre le rôle de celui qui n’a rien vu ni entendu, se contentant de lever la main quand il le fallait et de la garder bien au chaud quand la majorité le décide, et ce n’est pas du «béni-oui-ouisme», comme dirait le président sortant, Raouraoua qui ne se privera pas de dire ce qu’il avait à dire même s’il figurera parmi ceux qui mettront un point d’honneur à bien se mettre en évidence quand il s’agira de voter les deux bilans moral et financier) à apporter la contradiction et dire les choses comme elles sont. Toutes les «vérités» en somme qu’on réserve généralement à la Télé. En «off» de préférence. Zetchi vient de remporter haut la main (comme avec ce vote à mains levées, belle tactique s’il en est, l’objectif étant, à vrai dire, en cette «occasion unique» de rappeler à tous le courage d’une opposition passée maîtresse dans l’art de se déjuger en disant la chose et son contraire) une 1ère manche décisive. L’art de rappeler leur «contribution» au pourrissement ambiant et, par ricochet, la lente et inexorable descente aux enfers d’une discipline pas encore sortie de l’auberge, la reconnaissance du ventre faisant encore et toujours des ravages ne se comptant plus.

Comment chauffer le «bendir»
Zetchi par-ci, Zetchi par là, Zetchi partout. Du moins jusqu’à nouvel ordre. Aussi sûrement qu’il se fera fort de dicter la marche à suivre pour une majorité de suivistes imbattables quand il s’agit de chauffer le «bendir». Qui mettra un point d’honneur à tuer dans l’œuf toute forme de contestation en promettant à ses détracteurs, après avoir mis fin et sans aucune peine, à cette histoire de «coup d’État» qui tournera court, un «passage obligé par les tribunaux» pour tous ceux qui «critiqueraient à l’avenir la structure qu’il dirige ainsi que ses responsables.» Les choses étant désormais claires, les cartes (re)distribuées selon des schémas connus (les 92 membres sur les 112 constituant règlementairement l’AG et qui ont permis au quorum d’être atteint et qui n’ont pas eu le courage de dire haut et fort leurs attentes et avis, savent maintenant ce qui les attend en cas de «dépassement»), les vertus de la «démocratie» revisitées, le moins que l’on puisse dire, après avoir été fourvoyés et menés en bateau par une opposition restée bien sage dans son coin en discutant de tout sauf de l’avenir d’un sport qu’il représentent piteusement car incapables, encore une fois, d’apporter leur contribution à un débat biaisé, est que Zetchi, comme bien de ses prédécesseurs dans pareils tournants «majeurs» dans l’accomplissement de leurs mandats, a gagné son pari de montrer (d’abord et avant tout) qu’il n’avait rien à craindre de la part de ces vierges effarouchées tapis à l’ombre de leurs douillets bureaux de présidents de clubs dont on connaît la capacité de nuisance quand il s’agit de monter au créneau pour défendre leurs seuls intérêts. Après le tapage médiatique sans précédent où il s’agira pour elle d’amuser simplement la galerie (il faut reconnaître que nous avons été dupés comme la majorité d’une opinion croyant benoîtement à un changement des us et coutumes d’une famille footballesque encore une fois surprise en flagrant délit de reniement et sans apport réel au redéploiement d’une discipline dont ils se servent plus qu’ils ne la servent), l’opposition se fera un devoir de faire profil bas en donnant raison aux craintes exprimées avant et après cette «réunion tournant au non-événement», à cette «montagne qui accouchera finalement d’une petite souris» de voir encore une fois ses confrères se distinguer par cette pratique où ils se montreront encore une fois, et sÛrement pas la dernière, sans égaux pour dire la chose et son contraire. Se renier quand ils sentent le vent tourner. Et le vent a tourné, Zetchi, conforté dans son fauteuil, gardera pour lui ces dizaines de mains promptes à se lever pour lui signer des chèques en blanc. À user et abuser à fond de la muselière (la parade, comme toujours était toute prête avec cette manière de procéder en évitant le vote secret où le «courage» aurait eu la part belle) pour faire taire la minorité des voix discordantes encore en mesure d’animer, en dehors des salons feutrés, la discussion.

Gagner et … apprendre !
Dans un huis-clos assourdissant (les informations parvenant de la salle à une presse mise hors jeu, et donc pas la bienvenue dans ce genre de circonstances, à doses homéopathiques), le président Zetchi et son Bureau ont su et pu, sans surprise, «maintenir l’ordre» face à un auditoire (et c’est là la fracassante leçon à retenir même si le scénario était écrit, connu à l’avance quand bien même la venue de Raouraoua (attendue par tous) avait quelque peu entretenu le suspense, l’ancien N°1 de Dély Brahim décidant enfin de répondre présent, prendre la parole et mettre son grain de sel dans les travaux en s’attardant notamment sur le projet d’hôtel qu’il défendra bec et ongles non sans critiquer la politique du bureau actuel sur le registre des apports financiers (aucune entrée d’argent frais ajoutée à la hausse de la mase salariale, selon lui) avant de lever, contre toute attente, la main comme ses pairs de l’AG pour approuver les bilans de son successeur qu’il «conseillera» sur plusieurs sujets. En attirant son attention sur sa manière de gérer ainsi que sur la question des arriérés de l’ancien sélectionneur national Lucas Alcaraz qui, préviendra-t-il, «a déposé plainte auprès de la Fifa pour récupérer son dû dans l’affaire le liant à la Faf après la rupture unilatérale du contrat et donc son limogeage de la barre technique de l’E.N.» Une précision qui laissera toutefois de marbre son successeur qui se dit «tranquille» dans ce bras de fer avec l’espagnol qui ne semble «pas le perturber outre mesure.» «Sérénité» oblige, on peut maintenir penser que Zetchi, rassuré définitivement par ou sur l’incapacité de l’écrasante majorité de l’A.G à changer l’ordre des choses (il tient désormais les choses bien en main et ne craint plus personne) répondra-t-il par la positive aux doléances exprimées par le groupe mené par Medouar quant à la nécessité d’opérer des changements dans la composante actuelle du bureau fédéral ? Rien n’est moins sûr. On peut penser que non. Que l’on reverra, sauf renversement imprévisible de situation, les mêmes têtes pour les trois années inscrites encore à son mandat. Le portrait de Mandela, le père de la révolution anti-apartheid en Afrique du Sud, le suggérant parfaitement, Zetchi a trouvé la parade pour couper court à toute spéculation en faisant siennes ces paroles de cette figure emblématique des causes justes sur le continent : «Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.» Lors de cette première, présentée pourtant comme celle de tous les risques, Zetchi a gagné. Un sursis sans plus? Une année de plus pour apprendre. Surtout de ses nombreuses erreurs de casting. De cette première année où il ne se montrera pas souvent à son avantage. Il a déjà appris (important pour qui connaît le milieu de notre football porté sur les coups bas, les alliances contre nature et les reniements) à neutraliser cette A.G qui n’a rien d’ordinaire. Décevante sous tous rapports. Dont on n’attend plus rien. Qui ne sert strictement à rien. Qui, qui, qui …
Azouaou Aghilas

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