La Conférence de soutien et de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui (EUCOCO) et l’Organisation de la solidarité du peuple afro-asiatique (AAPSO) comptent lancer une nouvelle initiative sur le Sahara occidental sous forme de Déclaration appelée « Soutien du droit international, des droits humains, et le droit à l’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique ».
L’EUCOCO et l’AAPSO, soutenues par un groupe d’académiciens, ont exprimé leur souhait de voir cette Déclaration souscrite par des académiciens (ennes) du plus grand nombre de pays possible.
« Nous voudrions, cette fois-ci, nous concentrer sur l’Académie, parce que c’est une façon d’éveiller à la solidarité avec le peuple du Sahara occidental dans ce sillage », et c’est aussi « un moyen de sensibiliser l’opinion publique et d’obtenir l’appui et le soutien de nombreux académiciens à travers le monde pour les droits du peuple sahraoui », soulignent l’EUCOCO et l’AAPSO dans leur Déclaration.
Cette nouvelle initiative vise aussi à faire du 10ème anniversaire de Gdeim Izik « un évènement important au niveau international, pour braquer la lumière sur les conditions de vie du peuple sahraoui, et renforcer la solidarité avec lui », d’après la Déclaration.
Cette initiative a pour objectif également de « réunir des académiciennes et académiciens du plus grand nombre possible de pays, dans le cadre d’appui à la juste lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination », selon les deux groupes de solidarité.
Elle vise en outre à « faire davantage de pression pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, condamnés après des procès illégaux et injustes », et à « envoyer un signal politique fort à la communauté internationale, aux Nations unies à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité en particulier, pour souligner que le règlement politique de la question sahraouie n’a que trop duré ».
L’EUCOCO et l’AAPSO ont appelé tous les groupes de solidarité avec le peuple sahraoui à « inviter les académiciens et les académiciennes de leur pays, à souscrire à cette Déclaration jusqu’au 31 octobre 2020 car, ont-elles expliqué, l’intention est de rendre publique cette initiative vers le 8 novembre, dix ans après le violent démantèlement du campement de « Gdeim Izik » par les autorités d’occupation marocaines.
Il y a dix ans, le 8 octobre 2010, des milliers de Sahraouis participèrent à une manifestation de masse contre la répression et la discrimination de l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, en créant un campement de tentes dans la ville de Gdeim Izik, surnommé par la suite « campement de la dignité ».
Malgré la nature complètement non-violente de la protestation, le campement fut assiégé par les forces d’occupation marocaines et les manifestants harcelés. Ensuite, les forces marocaines détruisirent le campement, arrêtèrent et tabassèrent plusieurs manifestants et en assassinèrent d’autres.
L’attaque fut condamnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, les organisations de droits humains et des gouvernements du monde entier. De plus, les tribunaux marocains condamnèrent 25 Sahraouis à de lourdes peines. Nombre d’avocats, d’observateurs et d’organisations internationales considérèrent ces procès injustes.
Pendant des années, les Sahraouis organisèrent des protestations, des grèves, des activités culturelles et d’autres formes de résistance civile contre l’occupation marocaine de leur pays, se concentrant sur des questions telles que l’éducation, l’emploi, les droits humains, la libération des prisonniers politiques et le droit à l’autodétermination.
Ces manifestations déclenchèrent systématiquement la violence des forces d’occupation marocaines: tabassages, fusillades, emprisonnements et tortures des défenseurs des droits humains. Pourtant, les Nations unies, la Cour internationale de Justice et la communauté internationale considèrent le Sahara occidental comme un territoire non-autonome auquel, en vertu du droit international, doit être accordé le droit à l’autodétermination y inclus l’option d’indépendance.
Dans ce contexte, des chercheurs de plusieurs pays (Etats-Unis, Japon, Mozambique, Portugal) demandent aux Nations unies et à leurs gouvernements d’ »honorer, à l’occasion de son dixième anniversaire, la mémoire des événements de Gdeim Izik, en prenant des mesures concrètes afin d’assurer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par l’organisation d’un référendum supervisé par la communauté internationale leur permettant, dès lors , de déterminer librement leur propre futur ».
R. N./Agences