Le Conseil de sécurité des Nations unies devait examiner hier, mercredi, les résultats des pourparlers de paix de Genève 2 sur le Sahara occidental , a indiqué le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Sidi Omar.
Lors de la réunion, le représentant du SG de l’ONU , Köhler, devrait informer les quinze membres du Conseil d’aller de l’avant et de continuer le processus de négociations dans le cadre des pourparlers lors des tables rondes . Il est également attendu la présentation d’un rapport détaillé de la mission des Nations unies pour référendum au Sahara-occidental (Minurso), qui sera présenté, par téléphone, par Colin Stewart, chef de la mission.
L’ancien président allemand a annoncé, fin mars, à l’issue de la deuxième table ronde à Genève, un troisième cycle de négociations en l’absence de progrès. Cette table ronde serait convoquée pour le mois de Juin , selon des sources à l’ONU. Cette première réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental intervient alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déploré les restrictions imposées par le Maroc à la liberté de mouvement de son envoyé personnel, Horst Köhler, et du chef de la Minurso, regrettant que l’émissaire onusien n’ait toujours pas accès aux interlocuteurs locaux dans les territoires sahraouis occupés.
« La Minurso n’a pas accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, ce qui continue de limiter sa capacité d’évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental à des fins d’analyse ou de sécurité », écrit le secrétaire général dans son rapport final sur la situation au Sahara occidental, transmis au Conseil de sécurité. M. Guterres explique que ce blocage, imposé par le Maroc, a empêché la mission onusienne de « s’acquitter de cette partie de son mandat qui consiste à prêter assistance » à M. Köhler.
Plus grave encore, « ces restrictions n’ont fait que s’aggraver pendant la période considérée, et ceci alors même que mon envoyé personnel demandait à mon représentant spécial de l’aider à maintenir des contacts avec certains interlocuteurs locaux », s’est indigné le secrétaire général de l’ONU. «Cette demande a conduit le Maroc à s’y opposer à nouveau catégoriquement, au motif que ces contacts seraient incompatibles avec le mandat de la mission », rapporte Guterres dans ce rapport. Le Maroc a, par le passé, adopté une approche conflictuelle avec Christopher Ross, le prédécesseur de M. Köhler, allant jusqu’à limiter sa liberté de mouvement en le déclarant « persona non-grata » dans les territoires sahraouis occupés.
L’ONU ajoute que « l’image d’impartialité de la mission onusienne est compromise par le fait que le Maroc continue d’imposer aux véhicules de la Minurso de porter des plaques d’immatriculation marocaines » à l’ouest du mur de sable contrairement à l’accord de principe conclu avec le gouvernement marocain en 2015. Les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Minurso (Mission de l’Onu pour l’organisation du référendum au Sahara occidental) pourraient être évoquées lors de la première séance de discussion que consacre le Conseil de sécurité à la mission onusienne avant la prorogation de son mandat prévu fin avril.
D’ici là, le Maroc s’est lancé dans une vaste offensive diplomatique pour tenter de faire infléchir la position des États-Unis, sur les résolutions du Conseil de Sécurité et les pousser à inclure la solution farfelue de l’autonomie et laisser de côté l’option du référendum.
Une tentative vouée à l’échec et condamnée à l’avance par la communauté internationale qui n’a cessé d’exiger l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui. Le Maroc accompagne ses démarches diplomatiques d’une intense campagne de propagande contre l’Algérie et de manœuvres militaires d’envergure à nos frontières.
Mokhtar Bendib