La plus grande opération de relogement depuis l’indépendance poursuit son cours dans la capitale. Après la trêve durant le mois de Ramadhan, les responsables se sont remis aussitôt au travail. C’est normal, puisque les délais doivent être respectés et ce dans l’espoir de relever le grand défi de l’éradication définitive de l’habitat précaire.
Pas moins de 426 familles, habitant le bidonville (El Malaâb) d’El Hamiz à Alger ont été conduites hier vers de nouvelles demeures à la nouvelle cité 5-Juillet 1960 à Larbaâ, wilaya de Blida. Le coup d’envoi pour le début de cette opération de relogement a été donné le 1er août à 22h, pour prendre fin le lendemain à 7h de la matinée. Pour sa réussite, plus de 2 000 agents de sécurité ont été mobilisés, 1 000 camions ainsi que 30 bus ont été mis en place pour le transport des familles bénéficiaires et de leurs effets. La nouvelle cité des 2 960 logements pour sa part dispose de tous les équipements et infrastructures nécessaires qui permettront aux nouveaux habitants de mener une nouvelle vie calme et confortable. Pour ce qui est des baraques de ce bidonville d’El Hamiz, dont la présence a empêché l’inauguration d’un lycée mitoyen, prêt depuis deux ans, elles ont été aussitôt rasées en présence d’un important dispositif sécuritaire, a-t-on constaté sur le site. Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh qui s’est déplacé sur place a indiqué lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite que cette opération de relogement à Alger est «la cinquième dans le cadre de l’éradication des habitations précaires». Il a poursuivi dans ce sens que l’État dispose de tous les moyes nécessaires, seulement on il ne pourra pas procéder au relogement à la fois de toutes les familles nécessiteuses. Ce qui nécessite selon lui de la patience auprès de ces familles qui seront relogées à tour de rôle.
Abdelkader Zoukh, a d’autre part rassuré que l’opération de relogement se poursuivra, rappelant que les concernés sont ceux qui habitent (des taudis, des chalets, des bidonvilles, des caves, et des terrasses). Pour ce qui est des habitations (menaçant ruine), le wali indique que 600 familles ont été relogées depuis hier, surtout après le séisme de magnitude 5.6 qui a frappé vendredi matin la capitale. Il a également fait savoir que des équipes du contrôle technique de construction (CTC) ont été installées à Bab El Oued, et à Bordj El Kifffan en premier lieu pour remédier à l’état de 2 000 constructions également menacées de ruine. «Les résultats nous aideront à connaître qui sont les prioritaires» a expliqué le responsable.
Par ailleurs, Zoukh a affirmé qu’une commission de recours a été mise en place pour étudier les dossiers des familles exclues ou celles qui ont besoin de plus d’un seul apparentement. «Cette commission procédera à un travail minutieux afin d’éviter toute décision arbitraire. Celui qui a droit au logement l’aura», a-t-il- encore rassuré.
Concernant la prochaine date de relogement, le wali s’est abstenu de donner plus de précision. Il s’est limité à répondre que celle-ci aura lieu dès que les dossiers des concernés seront prêts. Une politique engagée par les autorités afin de mener selon eux ces opération «délicates» de relogement dans le calme et d’éviter toutes scènes de violonce qui précédent chaque opération.
Il convient de rappeler que des instructions ont été données par le Premier ministre Abdelmalek Sellal pour distribuer les logements achevés aux citoyens avant la rentrée scolaire prochaine qui est fixée au 7 septembre. L’opération qui a débuté le 21 juin de l’année en cours, a permis à 4 700 familles d’être relogées et bénéficier d’un logement décent sur un total de 25 000 logements à distribuer graduellement avant la rentrée scolaire.
Ania Naït Chalal