Pour protester contre la décision du gouvernement français inhérente à la réduction des visas octroyés aux ressortissants algériens, prise visiblement sur un coup de tête et de façon unilatérale, Alger a convoqué l’ambassadeur de France, François Gouyette, à l’effet de le porter à la connaissance de son pays. C’est dire que la diplomatie algérienne ne laisse désormais passer aucun écart de conduire de la part d’un partenaire avec lequel il était pourtant entendu que le principe de la libre circulation des personnes doit répondre strictement aux exigences des accords conclus entre les deux parties. Ainsi, nous apprend le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans un communiqué, l’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué par le SG du département de Ramtane Lamamra, « afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France. » « Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a convoqué aujourd’hui, l’ambassadeur de France en Algérie pour lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algérien à destination de la France », énonce le communiqué. En effet, dans cette décision qui transgresse les règles diplomatiques, Alger relève que celle-ci est prise « sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application ». Le MAE a, en outre, fait remarquer que son SG Rachid Chakib Kaid a mis en évidence « la place centrale de l’élément humain dans la relation algéro-française et souligné la nécessité d’une gestion équilibrée, transparente et conforme aux instruments juridiques bilatéraux et universels du phénomène des mobilités des personnes, concluant que l’Algérie déplore cet acte malencontreux qui frappe de précarité et d’incertitude un domaine sensible de coopération postulant la confiance ainsi que le respect de la dignité des personnes humaines et des engagements pris par les deux gouvernements ». Il convient de rappeler que le gouvernement français a décidé il y a quelques jours de restreindre l’octroi des visas pour les ressortissants algériens, tunisiens et marocains, à travers un durcissement des conditions d’obtention du sésame. Cette décision se veut comme prétexte un « refus » des trois pays maghrébins de « délivrer » les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite », a assumé ce mardi le porte-parole du gouvernement français.
F. G.