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Raptatriement de plus de 1 400 migrants africains : La Laddh dénonce un traitement «inhumain»

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Près de 1 500 migrants africains sont sur le point d’être rapatriés dans leur pays d’origine, apprend-on, hier, auprès de la Laddh (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme). L’Association a qualifié cette mesure de «sévère et dure», que celle prise par les autorités publiques concernant ces ressortissants, issus pour la plupart des régions subsahariennes et du Sahel.
En effet, selon la Laddh, cette opération a été lancée par les autorités de la wilaya d’Alger, au courant de jeudi à vendredi derniers, et menée à travers les ruelles et quartiers de la Capitale. Une fois rassemblées, ces personnes qui se retrouvent pour certaines en situation irrégulière, soit étant demandeuses de statut de réfugié ou d’asile politique, ont été acheminées vers un campement de vacances, situé à Zéralda, banlieue sud-ouest d’Alger. Durant la journée d’hier, l’Organe en charge des questions des droits de l’Homme a fait savoir que des altercations se sont produites au moment où les services de sécurité procédaient à l’embarquement des migrants dans des bus, stationnés près des campements. Ces échanges d’hostilités ont causé la blessure de deux personnes parmi les expatriés, dont une se retrouve dans un état critique, a-t-on déploré. D’apparence, ces migrants ne voudraient pas regagner leurs pays respectifs qu’ils ont quittés pour diverses raisons. Certaines, en général, sont liées à la dégradation sécuritaire, aux conditions humanitaires ainsi que la baisse du niveau de vie dans une région, que l’on connaît, en proie à des conflits armés et des crises financières. La Laddh, qui dit suivre de très près et avec intérêt cette affaire, semble inquiétée par le sort de ces ressortissants étrangers, dont les autorités nationales ont décidé de reconduire dans leurs pays d’origine. Un procédé qui n’est pas une première pour les autorités algériennes. Pour n’en rappeler que le dernier épisode en date, en juillet dernier, plus de 490 Maliens ont été conduits vers leur pays, depuis la wilaya de Tamanrasset. À souligner, à ce titre, que plus de 12 000 ressortissants -Nigériens pour la plupart- ont été rapatriés dans leurs pays au courant de 2016. De telles opérations répondent à un programme conjoint mis en place entre les responsables algériens et leurs homologues africains. Ainsi, devant cet état de fait, cette Association considère que la décision des autorités nationales d’«expulser les ressortissants africains de l’Algérie» constitue un chapitre «sévère et dur», concernant le phénomène de l’émigration dans le continent africain. Pour la Laddh, en dépit des «affirmations» des autorités algériennes quant à prendre en charge et à assurer un meilleur accueil à ces migrants en Algérie, ces engagements «sont contredits» par «le comportement inhumain» qui leur a été réservé. Lors que encore un tel procédé «remet en cause» la politique du bon voisinage, prônée par le gouvernement depuis l’Indépendance du pays. En outre, la Ligue a attiré l’attention des autorités publiques sur le fait que nombreuses personnes, parmi ces ressortissants, ont été intégrées dans le marché de l’emploi, et lesquels sont pétris de compétences dans divers domaines d’activités, et répondent aux exigences du travail. Une manière de défendre la cause des 29 000 migrants clandestins, issus de 23 États africains, qui se retrouvent en Algérie, alors que le gouvernement avance un chiffre de l’ordre de 16 792 personnes de diverses nationalités, et en situation irrégulière. D’autre part, la Laddh tire la sonnette d’alarme sur les insuffisances criardes en matière de prise en charge de ces ressortissants qui fuient les guerres et les conditions de vie dégradées, et aspirent au minimum vital.
Cependant, la Ligue qui s’est exprimée par la voix de son secrétaire national chargé des dossiers spéciaux, Houari Kaddour, a indiqué qu’en 2015 l’Algérie a dépensé 33 millions de dollars au profit de migrants, au moment où le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) accorde annuellement 28 millions de dollars. Selon elle, 46% des besoins seulement ont été satisfaits en matière de prise en charge des migrants en Algérie. Enfin, cette aile des droits de l’Homme invite les autorités nationales à accorder le statut de réfugiés aux ressortissants, et revendique une meilleure prise en charge en Algérie.
Farid Guellil

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