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Le SG du Front Polisario lance un appel à l’ONU : « L’occupant marocain menace la paix dans la région »

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Le président sahraoui, Brahim Ghali, a averti, hier, le Conseil de sécurité (CS) des Nations unies (ONU) sur la mise en danger de la paix dans la région, en raison du refus de l’occupant marocain à se conformer à la Légalité internationale. Appelant les membres du CS, notamment la France, à exercer des pressions, voire des sanctions sur Rabat, pour l’amener à se plier au Droit international, pour régler la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’Agenda onusien.

Le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a averti, hier, que «la paix dans la région est en danger», avant d’appeler les membres du CS, notamment la France, «à assumer leurs responsabilités dans la protection de la paix et la sécurité» par l’exercice, a-t-il indiqué, «de toutes les pressions et sanctions nécessaires sur le colonisateur marocain afin d’arrêter son intransigeance et son mépris» envers l’Institution onusienne et ses représentants. Il citera, à ce propos, l’intransigeance et le mépris de Rabat «envers le SG de l’ONU, son Envoyé personnel et sa Représentante spéciale jusqu’aux pouvoirs du Conseil de sécurité, expulsant la composante civile et politique de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso)», a indiqué le Président sahraoui dans son discours lu par le Premier ministre de la Rasd, Abdelkader Taleb Omar, à l’ouverture, hier, des travaux de trois jours du 8e congrès de l’Union générale des travailleurs de Saguia-Hamra et du Rio de Oro (UGTSARIO), à la wilaya Boudjdour, dans les camps des réfugiés sahraouis. Le successeur au défunt martyr, Mohamed Abdelaziz, à la tête de la direction du Front Polsiario, a rappelé le Conseil de sécurité qu’«après plus de quarante et un ans de violation flagrante du Droit international par le Maroc à travers son invasion militaire du Sahara occidental (en 1975, ndlr)» des crimes et des génocides, poursuit-il, «ont été commis contre le peuple sahraoui», ainsi que «les violations flagrantes des droits légitimes de ce peuple», appelant les Nations unies «à mettre en œuvre, sans plus tarder, les exigences de la Légalité internationale pour effacer cette “tache” de la conscience mondiale». Il est à noter que l’appel du Président de la Rasd intervient au moment où l’Espagne, l’ex-puissance coloniale au Sahara occidental, assure en ce mois de décembre la présidence du Conseil de sécurité; l’occasion pour Madrid d’assumer ses responsabilités historiques et politico-juridiques dans le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, comme l’ont exigé les participants à la 41e Conférence internationale de l’Eucoco de solidarité avec le peuple sahraoui, novembre dernier, à Vilanova, Barcelone. Avertissant plus loin de l’intensification «des politiques d’escalade, de provocations et de chantages» de Rabat, aux conséquences «désastreuses» sur la région, le Président sahraoui a qualifié la tension dans la zone d’El-Guergarat, au sud du Sahara occidental, de violation flagrante, par l’occupant marocain, de l’Accord de cessez-le-feu, signé en 1991 par les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU.
Le premier responsable du Front Polisario après avoir «dénoncé» la démarche marocaine à l’origine de la tension à El-Guergarat, il a indiqué que Rabat visait «à susciter une confrontation militaire», laquelle constituera une «menace» pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Réaffirmant, encore, dans son message, «la disponibilité du peuple sahraoui et son armée héroïque à défendre leurs droits», le SG du Front Polisario ajoutera, aussi, et «à faire face à toutes les violations marocaines», a-t-il averti. Sur la demande marocaine d’adhérer à l’Union africaine (UA), le Président sahraoui est convaincu que Rabat vise à semer la zizanie et provoquer des turbulences au sein de l’Institution africaine.
Pour le président d’un des États membres fondateurs de l’UA, la Rasd en l’occurrence, Brahim Ghali, avertit sur l’objectif escompté par la démarche en question de l’occupant marocain, en indiquant qu’il «œuvre», ainsi, «à semer le désaccord et la division dans les rangs de l’Union africaine». Et de rebondir, en déclarant que «les Africains sont conscients que le but du Maroc est de légitimer son occupation de certaines parties d’un État membre de l’UA», a-t-il lancé, allusion aux territoires du Sahara occidental encore sous occupation marocaine. «Le Maroc n’hésitera pas si nécessaire», dira Brahim Ghali, «pour faire aboutir ses idées expansionnistes à démolir l’Afrique, son histoire, ses principes, et réalisations et ses mécanismes de développement d’intégration et d’unité entre les pays et les peuples africains», a-t-il soutenu. Par ailleurs, sur l’action des monarchies des pays du Golfe et Rabat visant à mettre en échec le Sommet de Malabo UA-Pays arabes qui a été avorté, le président de la République sahraoui dira que «le continent africain, en plus de l’adoption de la question sahraouie en tant que cause africaine sacrée» a également, a-t-il souligé, «donné une leçon historique au monde à Malabo».
L’Afrique a adopté une position commune et «s’est levée comme un seul homme, non seulement contre les complots et les méthodes sournoises de l’État marocain», mais aussi, a-t-il précisé, «en soutien de la justesse de la cause sahraouie de la justice et du droit». Ce qui l’amène à souligner que «l’Afrique a décidé d’être en harmonie avec elle-même et a rejeté catégoriquement toute violation à la Charte et aux principes et décisions de l’Union africaine». À Malabo, l’Afrique et son Institution continentale ont «défendu le droit de la Rasd, membre à part entière et membre fondateur de l’UA, exprimant son attachement à l’unité de cette Organisation continentale et à sa cohérence»; malgré, a précisé le Président sahraoui, «toutes les pressions, menaces et incitations de certains royaumes du Golfe arabe», a- t- il souligné.
Karima Bennour

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