Il y a de cela un peu plus d’une année, un mouvement, d’une ampleur et d’une exemplarité sans doute jamais égalées dans toute l’histoire de l’humanité, avait spontanément vu le jour.
Voulant avant tous s’insurger contre le projet de cinquième mandat au profit de Bouteflika, ce mouvement avait fini par cristalliser autour de lui un projet de société idéal et idéaliste, porté par des millions d’Algériens, descendus de concert dans la rue pour fraterniser et exiger un changement de régime total et profond.
Il y avait là de quoi faire saliver tous ces individus élevés au biberon des printemps colorés qui, au nom de la prétendue « démocratisation de pays comme le nôtre, finissent par les mettre à feu et à sang, comme cela s’est déjà produit en Irak, en Syrie, en Égypte, en Tunisie et en Libye, dans le but jamais avoué d’en piller les richesses. À chaque fois, certaines ONG bien connues, comme Otpor ou la NED n’étaient jamais bien loin. Ces ONG, et d’autres aussi, qui ne veulent pas que du bien, maîtrisent à merveille l’art de fomenter des révolutions, de soulever des peuples en leur faisant accroire que cela est fait « pour leur bien » et, surtout, de s’adjoindre les services d’éléments internes chargés de « driver » ces « révolutions de velours, se présentant comme étant cleans et sans reproches, sans que cela ne soit vraiment le cas. C’est à l’exercice périlleux et incertain de localiser ces têtes d’affiches pour en dérouler d’hallucinants et déroutants CV que s’est essayé Ahmed Bensaâda dans un livre-programme dont le titre lui-même est une promesse de révélations, et de manipulations surtout, autour des têtes d’affiches « localisées par l’auteur de ce livre. Il s’agit de l’avocat Mustapha Bouchachi, de la juriste Zoubida Assoul, de Karim Tabbou et de Lahouari Addi. Or, entre les accointances plus que douteuses de Bouchachi avec les dirigeants américains, les retournements vestimentaires spectaculaires de Assoul, le parcours militant plus que douteux de Tabbou et le fil d’Ariane jamais lâché, ou même relâché par Addi, le dénominateur commun entre ces quatre « larrons » fait tout simplement froid dans le dos. Il a pour noms Dhina, Benhadj, Rachad, El Magharibia… Il tourne autour du pot sans y tromper son coupable doigt. Il ne dira jamais « FIS, mais nous prépare quand même à changer nos habitudes culinaires et vestimentaires». Le hirak est un phénomène magnifique et historique. Vouloir le récupérer et le détourner de ses objectifs est monstrueux et impardonnable. Pareil acte relève carrément de la haute trahison. Mais, heureusement personne n’est dupe. Le livre de Bensaâda relève simplement de la piqure de rappel. Pour sûr, le peuple algérien en a vu, et vaincu d’autres…
Mohamed Abdoun
« Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? », Livre-enquête de l’universitaire Ahmed Bensaada
Éditions Apic. Ouvrage de 136 pages