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QUELLE REFONDATION RADICALE POUR L’EX-PARTI UNIQUE : Le FLN tient son congrès les 18 et 19 avril prochains

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Dans un contexte marqué par la démission du président Bouteflika de la tête de l’État, le FLN a fixé une date et un lieu pour son congrès extraordinaire : les 18 et 19 avril au Centre international des conférences d’Alger. Largement contesté par le mouvement de mobilisation citoyenne du 22 février, l’accusant d’être à l’origine de la situation actuelle du pays, le parti au pouvoir depuis l’Indépendance espère une restructuration à travers l’élection d’un nouveau Comité central, un nouveau SG, dont le premier objectif est de redonner une nouvelle image au FLN sur l’échiquier politique.

Reporté plusieurs fois par les différents SG qui se sont succédé à sa direction, avant d’observer un silence qui en pose plus de questions suite à l’éclatement de la mobilisation citoyenne, le congrès extraordinaire se tiendra au courant de ce mois. Réuni cette semaine au siège du parti à Hydra, les 21 membres qui composent l’instance dirigeante du FLN, présidée par Mouad Bouchareb, a fixé la date et le lieu de ce rendez-vous tant attendu par les militants du parti. Mis sous le slogan : « Rassemblement de tous les militants FLN », l’ancien parti unique a introduit une demande auprès de la wilaya d’Alger pour obtenir l’autorisation de tenir ce rendez-vous.
Le parti a déjà décidé de n’accepter que  les membres du CC, sénateurs et les députés ainsi que les congressistes désignés par la base militante. Pour la direction du parti, le congrès doit dégager un nouveau CC et la désignation du prochain Secrétaire général, alors que le parti est traversé par de très fortes turbulences et que de plus en plus de voix demandent le départ de Mouad Bouchareb, jugé illégitime. Ces derniers jours, des figures importantes du parti ont demandé au président du FLN, qui n’est autre que le président Bouteflika, de démissionner et ont décidé de tenir une réunion du CC pour élire un nouveau patron du parti et un nouveau bureau politique.
Le FLN, qui a soutenu contre vent et marée le cinquième mandat de Bouteflika avant que ce dernier y renonce sous la pression de la rue, a opéré un virage «stratégique», en saluant hier, « la décision du moudjahid Abdelaziz Bouteflika qui a compris et répondu au contexte de la situation actuelle avec ce qu’exige la poursuite de l’État et la stabilité des Institutions de la République ». « Le FLN salue l’ANP et sa position très honorable émanant de ses principes et convictions originelles et ce, depuis le début du “Hirak” en se rangeant aux côtés des revendications du peuple algérien dans le strict respect de la Constitution », a déclaré, à une chaîne TV privée, Hocine Khaldoun, porte-parole du parti, ciblé depuis l’avènement du mouvement populaire et citoyen par un appel à la restitution du parti au peuple.

Accusations gravissimes à l’encontre d’Ould Abbès
Plus encore, au lendemain du discours du chef de l’état-major de l’Armée, Ahmed Gaïd Salah, accusant des hommes d’affaires «d’avoir accaparé indûment des richesses du peuple algérien » et qui « s’affairent à contourner ses revendications légitimes en fomentant des plans douteux», le membre de l’instance dirigeante de FLN, Abou El Fadel Badji, a fait hier, des révélations retentissantes. Ce dernier a accusé, hier, sur une chaîne TV privée, des hommes d’affaires «très influents» dans le pays d’avoir interférer, à plusieurs reprises, dans les affaires internes du FLN, pointant du doigt directement l’ancien SG, Djamel Ould Abbès, d’avoir «comploter» avec ces derniers pour opérer un changement au bureau politique du parti. Malgré ce revirement de situation et de dernière minute, un chemin sinueux attend la nouvelle direction qu’élirait le FLN en fin de ce mois, et qui devrait se poser comme préalable de «regagner la confiance des citoyens.» Le nouveau SG du parti sera-t-il capable de relever ce défi monumental ? Une interrogation que se posent désormais les FLNises parmi les plus attachés à l’appareil hérité d’un Front qui a libéré le pays en 62. La carte d’Abdelaziz Belkhadem est alors évoquée avec insistance. Ancien SG du FLN (2005-2013), ancien chef de gouvernement (2006-2008), et ayant «de bonnes relations» avec les militants du parti, Belkhadem est présenté comme un fin connaisseur du parti.
Ce qui le qualifierait à diriger la prochaine étape d’après-congrès extraordinaire qui devrait aussi lancer les chantiers de la restructuration du parti. Mais, le retour de Belkhadem sera-t-il accepté au sein du FLN sous ses différentes tendances aussi variées qu’hétéroclites ? Alors que des appels plaident pour mettre le FLN au musée, le parti a besoin d’une mutation et d’une refondation radicales s’il veut survivre sur la scène en ces temps des grands bouleversements politiques et historiques.
Hamid Mecheri

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