Accueil ACTUALITÉ Protection des enfants : Le rôle de l’État souligné

Protection des enfants : Le rôle de l’État souligné

0

La violence contre les enfants a atteint des seuils alarmants et le phénomène ne cesse de s’amplifier en dépit outre des mesures prises par les pouvoirs publics, notamment en matière de législation et de promotion de politique, de prévention et de sensibilisation sur ce mal qui prend pour cible la frange la plus vulnérable de la société, nos bambins.

Que faire ? est la question demeurant à ce jour, celle qui revient avec insistance et d’une manière récurrente, dans le débat sur la violence qui frappe la société, en général et en particulier celle ciblant les enfants, victimes de maltraitance, de séquestration, d’abus sexuels, de disparition, et le pire d’assassinats.
Les enfants ne sont plus à l’abri, aux foyers, à l’école et dans la rue, leur sécurité pose un problème sérieux aux parents comme à la famille de l’éducation, et aux pouvoirs publics, comme à la société en général, et l’inquiétude gagne du terrain alors que le débat sur cette violence exercée contre les enfants, persiste à se limiter au seuil du constat. En l’absence, en effet, de la voix des experts, particulièrement celle des sociologues, nul ne peut être en mesure de diagnostiquer ce mal et encore moins dégager les réponses adéquates à même de traiter ses causes en vue, en premier lieu, faire reculer l’étendue de cette violence en prévision de venir à bout de ce phénomène, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est étranger à notre société. C’est une des réponses principales qui s’est dégagée, lors du débat ayant rythmé, hier, la conférence du Forum du quotidien national El-Moudjahid, autour du thème «Crimes contre les enfants», animée, par le Dr Smaïl Boulbina, lequel a affirmé que «la violence contre les enfants a atteint un seuil alarmant.» Les exemples sont légion, qui ne se souvient pas des petits, Haroun et Ibrahim, âgés respectivement de 10 et 9 ans, retrouvés morts en mars 2013, à Constantine, quelques jours seulement après leur kidnapping, ou bien le petit Yacine qui lui a été retrouvé, des années auparavant, au fond d’un puits, près de deux mois après sa disparition, en mai 2007, à Bordj El Kiffan , Alger. Pour le conférencier, il ne peut y avoir comme seule réponse à cette violence contre l’enfance algérienne «l’application de la peine de mort», dont, poursuit-il « je ne suis pas un de ses partisans », avant de le rappeler pertinemment que des pays appliquant la condamnation à mort continuent à faire face à la violence et aux crimes commis contre des enfants. Mettant l’accent sur l’entendue de la consommation de la drogue chez la jeunesse des différentes catégories sociales, le conférencier tire la sonnette d’alarme, à ce propos, sans omettre d’avertir sur la présence des dealers « à proximité comme à l’intérieur des établissements scolaires». Un autre phénomène qui fait des ravages dans les rangs de la jeunesse, qui n’est pas sans lien avec les crimes et la violence ciblant les enfants. Si le rôle de l’État est exigé en premier lieu, dans la lutte contre ce qui frappe de plein fouet l’enfant algérien, dans ses droits les plus fondamentaux, sa sécurité en l’occurrence, la sollicitude du rôle des sociologues est de mise, dans le diagnostic des raisons et origines de ce mal sociétal pour dégager la teneur de l’approche pour son traitement, à court et long terme. Et si le rôle des parents est aussi de mise, dans la protection de l’enfant, il demeure pas moins, selon le conférencier, que l’École, l’espace où l’enfant passe le plus de temps, joue son rôle pleinement, outre de transmettre le Savoir et d’enseigner les valeurs, car la gravité de la situation, impose l’impérieuse nécessité d’agir aujourd’hui avant demain, au regard du terrain que continue de gagner la violence, dans les écoles, les universités, les foyers, les quartiers et dans l’espace public en général. Nos petits bambins se font kidnapper et tuer, mais il faut aussi s’interroger sur le nombre d’enfants morts après avoir été percutés, par des chauffards au sortir de l’école. La violence contre les enfants, autant à l’intérieur des structures scolaires que dans la rue, au sein de la famille est devenue « intolérable », c’est dire toute l’étendue du phénomène de la violence contre les enfants, suivi d’actes ignobles entraînant souvent leur décès, laissent particulièrement les parents dans une angoisse incommensurable. Pourtant, le législateur a endurci les lois répressives à l’encontre des auteurs de ces actes abjectes contre l’enfance, au lendemain, faut-il le rappeler après l’ignoble assassinat de deux enfants, à la nouvelle ville, Ali Mendjli, à Constantine. Et ce n’est pas au seul rôle des services de sécurité à faire face à ce phénomène, de la Sûreté nationale et les autres corps de sécurité , qui même après la prise de mesures draconiennes pour contenir ce phénomène, depuis ses débuts, il y a quelques années, la violence contre les enfants n’a fait que croître, car les réponses à apporter sur les raisons et causes à l’origine font encore défaut, en l’absence d’un diagnostic des sociologues sur la violence en général et celle dont sont victimes la frange la plus vulnérable de la société, les enfants. La semaine passée, en visite à Alger, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la Santé, Dainius Puras a indiqué, sur la violence contre les enfants et les femmes en Algérie, que celle-ci, est «héritée des années du terrorisme » car les traumatismes n’ayant pas été traité, ce que de nombreux sociologues algériens, l’ont et continuent de le souligner, les sociologues, Mme Fatma Oussedik et Nacer Djabi, pour ne citer qu’eux.
Karima Bennour

Article précédentDe Bandung au Venezuela : Que reste-t-il du mouvement des non-alignés ?
Article suivantCoup d’envoi, hier, de la rentrée universitaire 2016-2017 Le transport, bête noire des étudiants