Le projet de loi sur le livre est « une plus value et un acquis » pour la promotion du secteur de la culture, ont affirmé les spécialistes en bibliothéconomie et en documentation, mercredi à Oran, lors du 5ème colloque national sur le livre, relevant toutefois que certains articles nécessitent une révision. Pour le spécialiste en bibliothéconomie de l’université d’Oran, Abdelilah Abdelkader, le projet de loi sur le livre « répond à un besoin fondamental pour combler le vide dans ce domaine », surtout que les opérateurs du secteur « ont besoin d’un cadre légal fixant et régissant l’édition, la publication et la distribution. » La promulgation d’une loi organisant le marché du livre « est un grand acquis » qui permet l’ouverture de librairies dans les zones éloignées dépourvues de ce genre de structures, a souligné cet universitaire qui dirige le laboratoire de recherche en archives en Algérie. Ce texte de loi permet aussi de « maîtriser l’importation du livre qui a été entachée de dépassements sur les plans idéologie et contenu, » a-t-il ajouté.L’universitaire Mouhous Mohamed, du département de bibliothéconomie de l’université d’Alger 2, a estimé, dans sa communication, que ce projet de loi, adopté par le Conseil des ministres en 2013, est une « valeur ajoutée pour la promotion de la culture, dans la mesure où il vise l’organisation du marché du livre et autres activités liées à la chaîne du livre. » L’universitaire Lazhar Farès, de Tébessa, trouve, pour sa part, que la loi régissant le livre « est ambitieuse et mérite plus d’intérêt, et certaines modifications et précisions de certains articles », citant entre autres ceux ayant trait à la classification des auteurs de livres communs et aux critères d’acceptation du contenu du livre. Dans ce cadre, l’enseignante Zahra Boufedjline du département de bibliothéconomie de l’université d’Alger 2 a fait remarquer que le projet de loi sur le livre comporte « certaines failles », signalant qu’il contient « 14 articles pénaux, la domination du secteur public sur la diffusion du livre et une confusion dans les rôles de l’éditeur et du distributeur. « Cette universitaire, qui fait partie des membres de la commission d’enrichissement de cette loi, a ajouté que le texte de ce projet de loi a été rédigé dans un style simple sans utiliser des terminologies spécifiques, soulignant que le législateur n’a pas prêté attention aux comités de lecture au niveau des maisons d’édition, au dépôt légal et à la bibliographie.
Les participants à cette rencontre ont appelé à prendre en considération les propositions de bibliothécaires et des spécialistes en documentation avant d’approuver cette loi par le Parlement, à impliquer les opérateurs au marché du livre en vue de promouvoir le livre en Algérie. Les travaux de ce colloque de deux jours abordent, à travers une série de communications, les bibliothèques publiques en Algérie, les défis de la société d’information, la numérisation des bibliothèques de lecture publique, l’usage des technologies d’information et de communication, le livre en papier et l’essor technologique en Algérie. Cette rencontre, qui coïncide avec la journée mondiale du livre et le mois du patrimoine, est initiée par la direction de la culture, la maison de la culture Zeddour- Brahim-Belkacem et le Laboratoire de recherche en systèmes informatiques et archives en Algérie de l’université d’Oran.