Second challenge du chef de l’État après l’amendement de la Constitution, la révision de la loi portant régime électoral fait l’objet des dernières retouches avant son approbation. Au stade où l’on est, la procédure voudrait que le président Tebboune écoute de nouveau son chargé de mission, le professeur Ahmed Laraba, pour peaufiner la mouture finale.
Remis le 19 janvier dernier entre les mains des partis politiques pour enrichissement, le projet a recueilli une foultitude de propositions allant dans le sens d’éliminer les aspérités. Là, s’il y a rectificatif à faire, l’exemple de la disposition exigeant des partis un seuil de 4% des suffrages est la mieux indiquée au titre des réserves émises par la classe politique. Or, la clause est pourtant claire, du fait qu’elle ne s’applique pas avec effet rétroactif comme l’aurait craint les partis à moindre ancrage électoral. En tout cas, le Pr Laraba a dÛ se creuser la tête, sur ce point précis, pour pouvoir dégager la meilleure formule possible à même de déboucher sur une disposition consensuelle à tous les partis. Entendre, rester à fois fidèle aux orientations du chef de l’État et répondre aux demandes des interlocuteurs politiques à ce sujet. Ainsi, lorsqu’il a été reçu, hier, au palais d’El-Mouradia, à la tête d’une délégation composée membres de la commission de rédaction du texte de loi, le Pr Laraba, après avoir exposé la quintessence de la mouture finale au président de la République, a dû axer l’essentiel de son débriefing sur cette disposition précise. En tout état de cause, selon des indiscrétions, ce principe doit être retiré du texte ou tout au moins aménagé selon la volonté des partis participant à son enrichissement. L’audience, faut-il le souligner, s’est déroulée en présence du directeur de Cabinet à la Présidence, Noureddine Baghdad Daidj et du conseiller auprès du Président chargé des affaires juridiques et judiciaires, Boualem Boualem.
Au sortir de ce face-à-face avec le chef de l’État, au cours duquel il a été instruit d’accélérer le rythme de travail pour sortir autant que faire se peut avec une mouture consensuelle, le Pr Laraba s’est contenté du strict minimum que lui exige sa mission. Et pour cause … « Le président de la République nous a accordé une audience au cours de laquelle nous lui avons présenté un exposé portant sur l’ensemble des propositions émanant des partis politiques concernant le projet de révision de la loi électorale », a déclaré l’architecte de la mouture du projet de loi électorale. C’est dire, donc, que la mission du Pr Laraba ne s’arrête pas en « si bon chemin » et que la commission qu’il dirige aura à prendre note des remarques du chef de l’État pour la « réécriture » des clauses paraissant contrariées.
Farid Guellil