Le bureau du Conseil de la nation qui s’est réuni, hier, a fixé la date du 24 février, soit mercredi prochain, pour la tenue d’une séance plénière pour l’élection du président de la haute chambre du Parlement pour mettre fin à la gestion intérimaire et consolider ainsi les institutions dans l’esprit de la nouvelle Constitution.
La réunion des membres du Conseil de la nation élargie aux chefs des trois groupes parlementaires, à savoir le FLN, le RND et le tiers présidentiel, s’ étaient réunis en session ordinaire pour établir le planning des travaux en vue de la tenue d’une Assemblée générale pour remplacer Salah Goudjil qui a assuré l’intérim depuis près de deux ans. La date a été ainsi fixée au 24 du mois en cours.
Salah Goudjil, a assuré la présidence intérimaire du Conseil de la nation depuis le 10 avril 2019, soit deux jours après le départ d’Abdelkader Bensalah, alors président du Senat, appelé à la fonction de chef de l’État par intérim après la « démission » de Abdelaziz Bouteflika.
Selon le règlement intérieur, le président du Sénat est élu au suffrage secret, dans le cas où le poste est convoité par plusieurs candidatures comme le stipule l’article 5. Dans le cas contraire, le même article mentionne que le candidat est élu soit à main levée ou au vote secret avant d’annoncer sa victoire à la majorité des voix. L’élection d’un président à la tête du Sénat intervient dans le souci de mettre cette institution dans un cadre organique en adéquation avec les textes de la nouvelle Constitution et consolider les institutions de l’État pour assurer leur stabilité, comme souhaité par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune.
Toute la question est de savoir si Salah Goudjil, accusé de s' »accrocher » au prestigieux fauteuil de président sera confirmé au poste ou une autre figure sortira du chapeau. Selon des médias, il serait le seul candidat intéressé par le poste pour l’heure. À 90 ans, Salah Goudjil sera ainsi « confirmé officiellement » mercredi à la tête du Conseil de la nation, après près de deux ans d’intérim, selon un communiqué de cette institution diffusé hier.
Il faut rappeler que les deux années d’intérim du vieux cacique du FLN à la tête du Sénat n’ont pas été que quiétude pour celui qui a fait face à des mécontents au sein de son propre parti. Des sénateurs, dont Abdelwahab Benzaim, avaient initié des pétitions pour pousser Goudjil à réunir la plénière pour désigner le successeur d’Abdelkader Bensalah.
Ce dernier n’a pas repris son poste de président de la chambre haute après l’élection présidentielle, comme le stipule la Constitution, mais avait demandé au président Tebboune de le décharger de la fonction pour des raisons de santé.
Le règlement intérieur du Conseil de la nation prévoit l’élection d’un nouveau président dans un délai de 15 jours à partir de la déclaration de vacance. La démission effective de Bensalah a eu lieu, rappelons-le, le 29 décembre 2019. L’élection d’un président du Sénat mettrait ainsi fin à une gestion intérimaire qui n’a que trop duré. À rappeler que le président Tebboune avait annoncé, jeudi dernier la dissolution de l’APN. Il est à préciser, à ce sujet, que le Conseil de la nation n’est pas concerné par cette mesure et ce dans le souci d’éviter le vide institutionnel du pouvoir législatif.
Brahim Oubellil
