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PREMIÈRE MARCHE DES TRAVAILLEURS À ALGER : Les forces de l’ordre font usage de gaz lacrymogène et de canons à eau

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Pour la première fois, depuis le soulèvement du peuple le 22 février dernier, des milliers de travailleurs de plusieurs secteurs d’activités confondus, ont battu le pavé, hier, de la place du 1er Mai vers la Grande-Poste, à Alger. Les manifestants exigent le départ du chef de l’État intérimaire, Abdelkader Bensalah. Munis de banderoles et de pancartes appelant au changement radical du système, les manifestants ont fait face, dès le début, à d’impressionnants dispositifs sécuritaires.
Après insistance et surtout une plus forte mobilisation, les services de sécurité ont fini par céder et ouvrir le passage aux marcheurs. Les travaillistes ont scandé comme mot d’ordre «Bensalah dégage !», «Libérez l’Algérie !», «Système dégage !», «Algérie libre et démocratique !» entre autres slogans scandés par les manifestants. Il est utile de rappeler qu’après la répression des étudiants de mardi, les forces de l’ordre ont de nouveau utilisé des canons à eau et du gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule compacte, notamment au niveau de l’avenue Pasteur et de la Grande-Poste.
Après l’interdiction des manifestations durant cette semaine, et exceptés, jusque là, les vendredis, l’appel de la Confédération algérienne des syndicats autonomes de différents secteurs a vu la participation massive de travailleurs de différents secteurs. Pas moins d’une douzaine de corps syndicaux en effet sont venus des quatre coins du pays. Sur place, à Alger, nous avons interrogé certains travailleurs sur ce premier mouvement. Ils ont unanimement réclamé le départ de Bensalah de la tête de l’État.

Amina F., ancienne syndicaliste de la SNTF: «Le peuple rejette une transition menée par les 3 B»
« Après la désignation de Bensalah, chef de l’État par intérim, la Confédération algérienne des syndicalistes a rejeté cette politique du fait accompli. Nous avons déjà exprimé notre rejet d’une transition menée par les 3 B (Bensalah, Belaïz et Bedoui : NDLR).
Nous n’allons pas changer d’avis aujourd’hui. La solution de l’article 102 est rejetée dans son ensemble et dans le détail.» « Nous sommes surpris par la répression des forces antiémeutes, qui ont réprimé la marche des étudiants mardi et elles ont tenté de contenir la manifestation des travailleurs cette fois-ci. Le système cherche des affrontements avec nos frères des forces de l’ordre, mais nous, en tant qu’intellectuels et cadres d’institutions de l’État, on ne va pas tomber dans ce piège.»

Ryad L., banquier : «Le système tout entier doit partir»
« Les travailleurs sont également sortis massivement, aujourd’hui, dans la rue pour exprimer leur rejet total de Bensalah comme président intérimaire. Il n’est pas une personnalité consensuelle. Nous allons transmettre un message fort au gouvernement que le départ de Bouteflika ne suffit pas, son départ est un petit détail d’un système mafieux qui a fait couler le pays pendant vingt ans, et qui doit partir tout entier.
Après le 22 février dernier, le peuple a brisé le mur de la peur. Nous allons libérer toutes les institutions de l’État, la justice, et tous les espaces qui permettent au peuple algérien de fonder un État républicain.
La répression des manifestations pacifiques est une violation de la loi et de la Constitution. Qu’il (pouvoir) assume la responsabilité si les choses prennent d’autres tournures.
Le peuple algérien, pendant sept semaines, a montré son civisme et son pacifisme. Aujourd’hui, ce régime veut provoquer le « Hirak», mais on va leur dire qu’on ne va pas céder sur nos revendications.»
Med Wali

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