Le constat du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, lors de sa dernière visite d’inspection à l’unité de production de Saïdal, à Tipaza, est loin d’être brillant, notamment sur l’avancement des prévisions de production, rendement et de la rentabilité de l’entreprise, estimé «faible». Et pour cause, les six mois accordés pour dresser un bilan et entamer les premières productions, n’ont rien apporté au secteur. Et pourtant, Aoun avait insisté auprès du groupe pharmaceutique national, quant au respect strict des délais, conformément aux instructions du ministère. Et pour « non-respect de ces délais, et non-application de ces directives ministérielles, Aoun a annoncé « des mesures punitives dans les prochains jours contre les responsables de Saidal, qui n’ont pas tenu compte de leurs obligations et responsabilité, particulièrement pour ce qui est relatif au bilan et inventaire sur le stock disponible et l’état de la commercialisation, censé être actualisé sur la plateforme numérique du ministère ». Concernant ce manque de productivité et ce laxisme des responsables et un certain bâclage de la part de certains hauts fonctionnaires du groupe pharmaceutique, qui n’ont pas réussi à atteindre les chiffres annoncés par le ministre, à savoir la mise en production de 8 médicaments d’ici fin avril, Aoun a déclaré qu’il s’attendait « à mieux de la part de Saidal », et qu’il fallait donc que « les choses changent maintenant ». Pour le ministre, Saidal endosse la responsabilité de produire des médicaments et satisfaire les besoins des patients algériens, toutefois, des responsables du groupe public se montrent désinvoltes. Il est donc nécessaire de « les relever de leurs fonctions dans les plus brefs délais ». Un comportement jugé « inadmissible face à la pénurie de médicaments que traverse actuellement l’Algérie », ajoutant « qu’il est temps d’éradiquer cette catégorie de dirigeants », qui selon lui, « n’apporte pas de nouveau au groupe ». Le ministre de l’Industrie pharmaceutique est allé loin dans sa critique du complexe en déclarant : « Je pense qu’il est temps de laisser des postes à ceux qui les méritent ». Aoun a ajouté que ces sanctions seront appliquées, « au même titre et traitement que le secteur privé, et selon la Loi de finances 2023, qui sera appliquée dès la semaine prochaine ». C’est ainsi que dans un ton plus ferme, Aoun a poursuivi en disant : « Vous allez être encore pénalisés plus que les autres, car vous êtes soutenus directement par l’Etat, ça va être très grave pour vous », soulignant « la faible capacité de production de 15 millions d’unités annuellement, ce qui représente 20 % de l’objectif ». S’interrogeant « où sont les dossiers ? », et « où est ce centre de recherche et de développement de Saidal ? », l’intervenant s’est plaint de ces « salaires distribués sans mérite ». « Papa Noël à Saidal, il faut que ça s’arrête », a conclu Aoun. Ainsi, annonçant « la mise en œuvre d’une stratégie stricte, l’intervenant a souligné, entre autres, que celle-ci vise à » renforcer la production nationale, tout en éradiquant les grosses têtes et la mafia de l’importation illégale ».
Hamid Si Ahmed