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Poste et télécommunications : La nouvelle loi «décriée» par des investisseurs privés

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La nouvelle loi sur les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, fraîchement adoptée à l’APN, fixe le champ d’intervention des investisseurs dans certaines filiales. Force est de constater que le texte n’était pas du goût de certains opérateurs de la sphère privée. Autrement, ils restent réticents à l’idée d’investir vu que l’opérateur public Algérie Télécom est renforcé dans sa position de monopole sur le marché de l’Internet en Algérie.

C’est le cas du groupe des sociétés Hasnaoui, dont le directeur général et président de la filiale Hasnaoui Télécom Algérie (HTA), Omar Hasnaoui, trouve que le secteur des TIC «est très compliqué en Algérie». Ceci, malgré l’adoption d’une nouvelle loi qui permet aux promoteurs d’investir dans le dernier kilométrage de raccordement en service interne. «Notre groupe possède depuis 2012 l’autorisation délivrée par l’autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) nécessaire à l’exploitation des différents services qu’offre l’ADSL, dont l’IPTV. À l’époque, Moussa Benhamadi, ancien ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, avait une volonté d’ouvrir le marché en proposant un projet de loi sur le dégroupage total. Mais, cela n’a malheureusement pas connu de suite, lorsque Zohra Derdouri a été désignée à la succession, puisqu’elle a suspendu le projet de son prédécesseur. Maintenant, ce nouveau projet de loi parle d’un dégroupage partiel qui concerne seulement le service internet du dernier kilomètre. Cependant, la décision des pouvoirs publics, quant à l’ouverture du marché aux opérateurs privés pour l’exploitation des services supplémentaires, se limite sur l’ADSL uniquement, et cela ne permet pas le développement de la technologie numérique et d’autre service», développe le responsable de cette société. Ce changement dans la loi qu’il considère de «frein» pour ainsi dire ne le décourage pas pour autant. «Les ambitions de notre groupe consistent à déployer des solutions de télévision IPTV, soit la télévision par câble, à travers le territoire national. Aujourd’hui, nous sommes le seul opérateur d’internet service provider (ISP) qui fournit l’IPTV sur le marché national. Néanmoins, ce nouveau projet de loi ne permet pas de déployer l’IPTV, car ce n’est pas vraiment rentable avec la solution de dégroupage partiel», analyse le responsable du HTA. Et pour cause, selon lui, la problématique réside dans les coûts d’Algérie Télécom qui restent «inconnus». «On voudrait savoir quelle marge va laisser l’opérateur public pour nous. Parce que, ils vont maintenir le monopole sur le marché. De ce fait, nous serons obligés de s’approvisionner du service de l’internet seulement chez Algérie Télécom, alors que les tarifs proposés sont exorbitants.» En poursuivant ses propos, ce responsable a indiqué : «Le groupe HTA est déficitaire sur la partie internet depuis cinq ans. Si les coûts de l’internet ne sont pas chèrs, on peut multiplier nos investissements et on peut notamment couvrir un million d’abonnés sur le réseau de l’IPTV, mais avec cette solution on ne peut pas atteindre nos objectifs malheureusement.» Du coup, et de l’avis de cet opérateur des services internet, la nouvelle loi sur l’investissement risque de faire repousser les porteurs de projets pour un secteur appelé à relever le défi économique de l’heure : à savoir, contribuer à la création de la richesse pour renflouer les caisses du Trésor public.
Mohamed Wali

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