Début janvier 2023, des documents divulgués au siège du Parlement européen (PE) ont révélé que les services de renseignement marocains employaient une société grecque pour légitimer le pillage des richesses de la RASD et faire pression sur le PE, pour qu’il vote contre les amendements concernant l’impératif de respecter le texte des résolutions de l’ONU sur l’importation illégale des richesses sahraouies.
«Une vieille tradition du régime marocain », comme l’avait déclaré l’ancien émissaire de l’ONU au Sahara occidental, Francesco Bastagli, lequel a même révélé que le Makhzen « s’appuie sur un groupe d’amis qui sont actifs au Parlement européen en son nom, en échange de sommes d’argent et d’autres avantages ». Abondant dans le même sens, le journaliste marocain et opposant au Makhzen, Ali Lmrabet, avait révélé que « la mission diplomatique marocaine auprès des Nations unies offrait des pots-de-vin aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU ». À vous de juger ! Mais visiblement, tous ces scandales n’ont pas eu raison du régime marocain et de ses indignes méthodes de dilapidation des richesses d’autrui. Aux dernières nouvelles, l’accord de pêche signé en 2019 entre le Maroc et l’UE, et qui arrivera à terme le 17 juillet prochain, ne devrait pas être renouvelé, impliquant le retrait de 120 navires européens des côtes marocaines et la fin de leurs activités de pêche dans la zone. En attendant l’officialisation de ce non renouvellement de l’accord de pêche, cette semaine, c’était au tour d’un groupe d’universitaires néerlandais de mettre à nu une fois de plus cette coopération maroco-européenne illégale, la qualifiant carrément de « projets sombres ». Pour ces derniers, ces projets renforcent structurellement l’occupation illégale des territoires sahraouis par le Maroc et rendent de plus en plus difficile pour les Sahraouis l’exercice de leur droit à l’autodétermination. En tête des secteurs favorisant cette occupation illégale, le secteur énergétique. Dans leur rapport, les spécialistes en droit international à l’université de Groningue aux Pays-Bas ont rejeté l’hypothèse faisant état d’un sois disant profit à la population du Sahara occidental, alors qu’en réalité, ces projets énergétiques, bien au contraire, sont en faveur du Royaume de M6.
« Ce n’est que lorsque les Sahraouis auront pu s’exprimer sur l’avenir de leur pays et agir en conséquence que l’investissement dans leur pays sera légal », estiment Marcel Brus et Emma Lehbib, les universitaires en question. Comparant cette violation du peuple sahraoui à celle en Palestine, ces universitaires ont appelé à « continuer à prendre les droits humains au sérieux, et ne pas conclure d’accords sur la migration et la transition énergétique sur le dos des peuples opprimés ». Une initiative qui vise à mettre fin à tous les travaux et activités des entreprises étrangères sur le sol sahraoui, sans pour autant négliger les souffrances et la répression que le peuple sahraoui subit, des mains criminelles du Makhzen.
Hamid Si Ahmed